Nemo - Prélude A La Ruine

Sorti le: 30/10/2004

Par Greg Filibert

Label: Quadrifonic

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Après la gentille mise en bouche qu’était Eve & Le Génie Du Mal, le très attendu Prélude A La Ruine arrive enfin dans les assiettes de la rédaction. Nemo a vu grand, et afin de garantir un produit à la hauteur des espérances, un système de pré-ventes a même été mis en place visant à récolter les fonds nécessaires. Inutile de préciser que les quatre musiciens étaient donc attendus au tournant !

Le progrès est l’un des thèmes de Prélude A La Ruine. Ce qui tombe fort bien car justement, Nemo en a fait, des progrès depuis Présages ! Plus instrumentales que sur les précédents albums, les compositions étalent ici une plus grande richesse et une véritable homogénéité. Le quatuor adopte un virage plus moderne, parfois à la lisière du metal – progressif – tout en conservant sa griffe rock. « Les Temps Modernes » s’impose déjà comme un classique du groupe, tant sa ligne mélodique accrocheuse et son instrumentation bien pensée parviennent aisément à séduire. L’intervention de la violoniste Joanna Sobczak sur la fin du titre y insuffle un parfum celtique des plus agréables. Les autres titres sont aussi dignes d’intérêt : le très progressif « Tous Les Chemins » expose un peu plus l’évolution du groupe dans la manière de créer des ambiances attrayantes et cohérentes, du riff de guitare litanique du début au final bluesy bien senti.
La présence de deux titres instrumentaux, l’excellent « Cluster 84 » ainsi que le non moins intéressant mais un peu longuet « 1914 », prouve que Nemo a acquis une grande confiance en ses capacités. Le claviériste Guillaume Fontaine utilise bien l’espace et sa palette sonore, tandis que les guitares très présentes de Jean-Pierre Louveton sonnent plus incisives et élaborées. La section basse/batterie, toujours bien en place, est elle aussi mise à grande contribution.
En ce qui concerne le chant, la voix de Jean-Pierre gagne encore en aisance et expressivité. Appuyées par des paroles bien écrites, ses lignes s’ancrent pour la plupart facilement dans les esprits. Difficile d’oublier un refrain comme celui de «Du Mauvais Côté» par exemple et seuls quelques soucis de justesse approximative fâchent encore un peu ! Si le bonhomme a tout de même fait des efforts depuis l’an dernier, il subsiste de petits errements propres à faire grincer certaines oreilles, « Les Yeux fermés ».

On dit souvent en musique que le troisième album est celui de la maturité. Prélude A La Ruine confirme cet adage, et les Français peuvent être fier de signer le disque le plus sophistiqué, recherché et intéressant de leur discographie. Si les courants ne sont pas contre lui, Nemo finira bien par devenir un gros poisson de la scène progressive !