The Gathering - The West Pole

Sorti le: 04/05/2009

Par Jean-Philippe Haas

Label: Psychonaut

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Marillion sans Fish, Angra sans Andre Matos, Nightwish sans Tarja… Tous ces groupes se sont plus ou moins bien remis du départ de leur charismatique vocaliste. Alors quid de The Gathering sans Anneke ? Si les expériences en solitaire de la belle ne convainquent pas encore grand monde, la nouvelle livraison mûrement élaborée par ses anciens camarades a tout pour plaire et tourner définitivement la page.

Pris en tenaille entre une introduction et une conclusion digne de l’époque Mandylion / Nighttime Birds, ce nouveau disque ne constitue pas pour autant un retour à la décennie précédente. « Le son The Gathering » a bien changé depuis, le groupe a expérimenté et s’est tracé une voie vers un trip rock tout à fait personnel… qu’il délaisse tout de même quelque peu sur The West Pole. Ce neuvième album studio joue ainsi sur deux facettes essentiellement, l’énergie saturée d’un rock metal mélodique et atmosphérique (« Treasure », « No One Spoke », « All You Are ») et la mélancolie de chansons doucereuses ou planantes (« No Bird Call », « Pale Traces », « You Promised Me a Symphony ») qui occasionnellement se mêlent avec bonheur (« Capital of Nowhere », « The West Pole »).

Pour arriver à leurs fins, les frères Rutten se sont offerts les services de Silje Wergeland, désormais chanteuse officielle, mais aussi ceux de deux autres demoiselles, Anne van den Hoogen et Marcela Bovio (Stream of Passion). Le trio parvient sans trop de peine à faire oublier Anneke Van Giersbergen, sans pour autant s’en démarquer nettement. La transition se fait donc en douceur, avec dix titres qui coulent de source et s’écoutent avec un plaisir rarement démenti.

D‘aucuns regretteront que The West Pole soit moins inventif que ses prédécesseurs. Les Néerlandais ont toutefois le mérite de n’avoir pas réédité un Home bis et de recentrer leur propos sur une certaine efficacité. Une réussite qui prouve en outre que The Gathering, ce n’était pas seulement Anneke, et que personne n’est irremplaçable.