Dark Suns - Grave Human Genuine

Sorti le: 03/04/2008

Par Jérémy Bernadou

Label: Prophecy Production

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Trois ans après la sortie d’Existence, cette formation allemande se retrouve dans une situation nouvelle. Suite à ce second album remarqué, le groupe a disposé de temps pour se perfectionner en concert avec des premières parties remarquées de Pain of Salvation, et leur public s’est étoffé. Leur metal progressif varié qui explore des climats pour la plupart assez sombres, se devait donc de concrétiser cette progression.

Les changements se font rapidement sentir, au travers d’ambiances et de choix ambitieux. La progression des chansons s’éloigne de plus en plus de la logique du metal progressif, pour se rapprocher d’une esthétique atmosphérique : de nombreux titres commencent calmement et augmentent en intensité au fil des minutes. Dark Suns ose même inclure un titre dominé par des bruitages electro, « Amphibian Halo », sans pour autant mettre à mal la cohérence de l’ensemble. Ces détails mis bout à bout mettent en lumière une musique plus libre et nuancée. Les titres se développent d’une façon assez personnelle, fait plutôt rare dans un tel genre, qui peine souvent à se renouveler. Le morceau « Flies in Amber », qui fait cohabiter différentes ambiances, parvient à conserver une ligne directrice solide, et jamais les riffs efficaces et les refrains travaillés du titre ne sonnent hors propos. De plus, le chant hurlé du chanteur de Disillusion (Andy Schmidt), invité sur ce Grave Human Genuine, apparaît comme une bonne idée, et permet de mettre en valeur les arrangements.

Toutefois, cela reste un ajout ponctuel, et l’on aurait aimé voir Dark Suns aller plus loin dans sa prise de risque. Beaucoup de titres présentent une progression similaire, comme si le groupe avait peur de varier son jeu. Certes, ces Allemands abordent une nouvelle facette de leur musique, mais les musiciens semblent avoir un certain mal à approfondir cette « nouveauté », et peinent parfois à la mettre en valeur. La faute à des développements parfois confus ou répétitifs. Malgré tout, le groupe n’oublie pas ses origines, et continue à livrer quelques clins d’œil parfois assez appuyés à ses références, comme une partie « rappée » qui se rapproche de Pain of Salvation. La présence de Kristoffer Gildenlöw à la basse sur le disque n’est d’ailleurs pas surprenante, et l’on comprend aisément que l’ancien bassiste de Pain of Salvation ait facilement trouvé sa place musicale lors de l’enregistrement. Plus de dix ans après sa formation, Dark Suns continue à évoluer, et malgré quelques défauts, ces Allemands confirment les espoirs que l’on plaçait en eux.