The Mediation Project - Worship Scraped

Sorti le: 26/02/2004

Par Julien Negro

Label: Dreaming

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The Mediation Project One est l’œuvre du musicien français Guillaume Cazenave qui, bien qu’entouré d’autres instrumentistes, s’est chargé ici aussi bien de l’écriture que de la production. Outre son activité de musicien, Guillaume écrit des romans et scénarii qu’il envisage de porter à l’écran. Avec des influences affichées allant de Devin Townsend à Mike Patton, on ne peut donc s’attendre qu’à un travail créatif de la part de cet artiste touche à tout. Ce Worship scraped témoigne effectivement d’une forte originalité.

The Mediation Project One propose une musique à mi-chemin entre rock électronique, jazz et rock progressif. Le mélange est surprenant, peut-être trop finalement, d’autant que la production très brouillonne par moments, n’en facilite pas l’écoute.
“Interactive”, dont la batterie tente vainement de faire surface, dérange avec ses sonorités inédites – trompette qui intervient là où une guitare aurait été peut-être plus appropriée, batterie étouffée – et ses cris digne d’un hurleur de metal extrême, “Interface disturbances” noie l’auditeur sous des influences trop hétérogènes (jazz, jungle) , le tout saupoudré de solos de guitares torturés à la Zappa…
Alors que l’idée de départ était bonne, Guillaume Cazenave est allé loin dans ce mixage de genres qui semblent souvent un peu hors de propos, hétérogènes : les cassures sont abruptes et les genres visités se montrent antagonistes. La couleur est d’ailleurs clairement énoncée : avec tous ces titres débutant par « inter », Guillaume recherchait sans doute le cross-over.
Il faut avouer que l’exercice est difficile, comme l’a démontré le très l’ambitieux “Omnicore” de Flatstick. Mais rendons aussi justice et soulignons le fait que, lorsque il garde les pieds sur terre (“Interpassive Neuro Activity” ou certains passages de “Interface disturbances”), le musicien sait proposer de beaux moments instrumentaux.

En résumé, si le style “Mr Bungle” et la musique expérimentale, « inter », ne vous attirent pas plus que ça, ce Worship scraped risque de vous perturber, d’autant que la voix de Guillaume, éclipsée par la musique et au fort accent français, ne convainc pas toujours de partir à la découverte des six titres de cet album. Voici donc un disque auquel on reprochera peut-être un peu trop d’ambition, alors que le résultat saura se montrer plus que prometteur en épurant un peu le style.