Overhead - Haydenspark

Sorti le: 17/12/2018

Par Florent Canepa

Label: Progressive Promotion Records

Site: http://www.overhead-band.com/

Grâce à une éducation musicale élevée en cause nationale, La Finlande, mélomane, héberge en son sein une cohorte de protagonistes de tous styles à l’allure racée et au bon goût naturel, de Von Hertzen Brothers à Don Huonot. Overhead ne fait non seulement pas exception, mais, tout comme les illustres sus-cités, parvient à insuffler ce qu’il faut de pop dans ses structures complexes.

L’idée de retour en force, formulation journalistique éculée, est très à propos car, après sa longue absence, Overhead n’a jamais aussi bien sonné. L’enveloppe est donc majestueuse mais le contenu tout aussi délicat. Ethnique (et même hispanique sur « Count your blessings ») ou mélancolique, Haydenspark joue une carte multi-facettes virtuose dans laquelle les soli éclatent avec un brio qui semble d’un autre âge – car très heavy metal dans le discours – et pourtant pas désuet.

La marque de fabrique du groupe qui met la flûte du chanteur Alex Keskitalo au centre de certains de ses arrangements lui donne un petit air de Jethro Tull des temps modernes, même si les influences regardent parfois plus du côté des voisins nordiques de Flower Kings (le début du flamboyant morceau titre). Overhead exprime, au fil des neuf titres, ce qui peut se faire de mieux en matière de progressif épique. Classique dans ses attributs, le groupe n’en est pas moins aventureux lorsqu’il se veut plus enlevé (oserait-on dire groovy ?) sur « King of the World ». Lorsqu’il invoque le triton, se faisant passer pour Black Sabbath ou Candlemass, le temps de quelques mesures (« Death by tribulation »). Ou quand son expression est plus synthétique voire new wave sur la fin (« Gone too far », non non ça va très bien merci).

Mais, il faut l’avouer, là où le groupe fait toujours mouche, c’est lorsqu’il s’éloigne du tumulte et pose, avec candeur et ferveur, les bases de ballades profondément inspirées où l’on retrouve l’esprit mélodique de Bowie-Stardust (« Across the nation ») ou celui de Genesis (« The Fall »). Il ne reste plus qu’à remercier pour ce cadeau de fin d’année arrivé à point nommé.