Overhead - And We're Not Here After All

Sorti le: 25/10/2008

Par Jean-Philippe Haas

Label: Musea

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Overhead fait partie de ces quelques groupes du Nord, tels Carptree ou Gazpacho, à avoir intégré l’héritage du rock néo progressif, et qui tentent contre vents et marées, avec réussite souvent, de l’emmener au-delà de ses clichés. Metaepitome, s’il n’était pas ce fameux « album de la maturité », annonçait de bien belles choses. And We’re Not Here After All confirme-t-il les espoirs placés en la formation finlandaise ? Pas avec autant de conviction qu’on l’aurait souhaité.

Overhead redéploye les qualités qui faisaient de Metaepitome un bel album : finesse des arrangements, modernité de la production, mise en avant des mélodies, actualisation judicieuse d’un néo prog’ qui en avait bien besoin… Mais ce troisième album ne franchit aucun des paliers atteints par son prédécesseur. Ainsi, à la manière d’un Sylvan, par exemple, le groupe réarrange les fondamentaux du style à sa façon, y ajoutant quelques coups de fouet et une obscurité toute scandinave, mais ne parvenant pas plus que les Allemands à transcender ce modèle quelque peu gênant aux entournures. La ressemblance avec Sylvan ne s’arrête pas là puisque le chant d’Alex Keskitalo évoquera à plus d’un titre celui de Marco Glühmann.

Le groupe a ramassé son propos, laissant de côté les grandes suites qu’il affectionnait par le passé. L’album s’assimile donc plus directement et expose plus clairement sa diversité. De l’introduction précautionneuse de « A Method… » à l’énergie de « …to the Madness » ou de « Entropy » en passant par la longue ballade (à rallonge ?) à la Marillion « A Captain on the Shore », Overhead entend bien démontrer qu’il ne rentre pas facilement dans un moule, même si « Time Can Stay » et « Lost Inside » montrent moins de velléités d’émancipation.

Sans conteste, And We’re Not Here After All reste un disque agréable à écouter, sur lequel il se passe des choses et qui retient encore l’attention après plusieurs passages. Mais aura-ton envie de revenir vers lui une fois passé l’attrait de la nouveauté ? Rien n’est moins sûr.