Gentle Giant - Three Friends (remasterisé)

Sorti le: 19/07/2012

Par Aleksandr Lézy

Label: Alucard

Site: www.gentlegiantmusic.com

Sorti au début de l’année 1972, Three Friends va jouer le rôle de déclencheur dans la carrière de Gentle Giant, même si l’histoire sait bien que le succès n’a jamais frappé à la porte comme il aurait dû. A ce moment-là, Martin Smith se trouvait dans l’expectative : la musique produite sur les deux premiers albums n’est vraiment pas à son goût. Il quitte donc le groupe qui se retrouve sans batteur pendant une courte période. L’écriture d’un éventuel disque ne s’arrête pas pour autant.

Bientôt rejoint par le furtif Malcom Mortimore, Gentle Giant semble prêt à convaincre davantage. Ce sera d’ailleurs chose faite puisque pour la première fois, un de leurs albums entrera dans les « charts » américains. Point d’étonnement en fin de compte, les frères Shulman ont pris le parti de proposer une musique moins abrupte, moins influencée par le médiéval et l’expérimentation. Three Friends se donne une chance d’être accueilli favorablement par la critique en dévoilant un concept album bigarré et simplifié musicalement.
Six morceaux dont un très étonnant « Prologue » et un « Peel the Paint » dont le solo de guitare de Gary Green utilisant un echoplex volé par son frère à Mike Ratledge de Soft Machine, restera tout simplement comme l’un des meilleurs de l’époque. C’est un album court mais rafraîchissant qui démontre une capacité redoutable à s’adapter aux situations délicates. Si certains le trouvent un peu léger, Three Friends apparaît pourtant comme essentiel dans la carrière de Gentle Giant, puisqu’il annoncera quelques mois plus tard dans la même année 1972 l’incontournable Octopus.

Cette réédition remasterisée, accompagnée de deux bonus et présentée dans un digipak soigné semble la bonne occasion de parfaire sa discothèque de rock progressif. Mise à part la présentation soignée du disque, le passage à neuf du mastering de l’époque dessine un peu mieux les contours d’une production déjà réussie en son temps. Une seconde jeunesse pour un album qui le mérite amplement.