Phideaux - Ghost Story

Sorti le: 21/05/2006

Par Djul

Label: Autoproduction

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Phideaux (de son nom) Xavier (de son prénom) est un artiste américain qui, sous son nom de famille, a créé un véritable groupe pour lequel il compose des albums. Et si le premier disque de Phideaux (le groupe) est sorti en 1992, tandis que le second n’a suivi qu’en 2003, Phideaux (l’artiste) s’est soudainement mis à produire un disque par an, et probablement deux en 2006 (une suite en trois albums, dont les deux premières parties devraient voir le jour cette année).

Sur ce Ghost Story, troisième disque de l’artiste, quatre autres musiciens apportent leur contribution. En particulier, Gabriel Moffat, producteur de Phideaux, s’occupe des arrangements électroniques et Mark Sherkus gère claviers et solis de guitares. Quant à Phideaux lui-même, il joue la basse et la guitare rythmique, en plus d’assurer les vocaux. Le résultat n’est pas désagréable, mais manque singulièrement de fond pour en faire un album à recommander sans réserve. Phideaux évolue dans un genre à part, un prog folk maniéré, qui ne parlera sans donc qu’aux amateurs de néo-progressif. Cette dernière référence est d’ailleurs très évidente, si l’on ne se fie qu’au chant de Phideaux. Proches de Fish, très haut perchées, ses envolées sont à rapprocher d’un Bowie époque glam. Musicalement, on ne retient pourtant qu’une poignée de titres, en commençant par le premier, « Everynight », morceau psychédélique entraînant, avec un riff sursaturé et une ambiance proche des premiers Porcupine Tree. Dans un genre différent, on trouve des titres plus longs, comme « Beyond The Shadow of Doubt », folk paisible qui s’épaissit au fil des minutes d’arrangements pour piano et guitares avant de terminer sur un passage des plus « Marillionesque », première époque bien sûr. La fin du disque est d’ailleurs plus remarquable que le reste, avec des ambiances à la Pink Floyd (l’acoustique « Universally » ou l’émouvant final « Come Out Tonight »). L’ensemble est servi par une production propre, mais franchement ancrée dans une autre époque, celle des années 80 bien entendu. Et les claviers franchement pompeux qui font leur apparition le long de la plupart des titres ne font pas dans la dentelle.

Au final, on reste assez sceptique face à un disque inégal, qui certes est cohérent artistiquement, mais dont le résultat n’est que rarement probant. On préférera à ce Ghost Story le bien meilleur Chupacabras, aussi analysé dans nos pages. Terminons cette chronique par des considérations certes bassement matérielles mais qui méritent d’être mentionnées. Le second album de Phideaux, Fiendish, est intégralement disponible en téléchargement gratuit sur son site Internet, tandis que le reste de sa discographie est proposé au prix de 8 dollars par album. Un effort considérable, pour des disques produits de façon professionnelle, et qui permettront à bien des amateurs de franchir le pas de la découverte de cet artiste.