Semi Playback - Top 14 Album

Sorti le: 26/05/2010

Par Jérémy Bernadou

Label: A Tant Rêver du Roi

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Il faut avouer que les duos guitare et batterie ont une (relative) tendance à se multiplier dans le milieu du math rock. Depuis que les fous de Lightning Bolt se sont fait un nom, la France a vu débarquer des formations aussi diverses qu’intéressantes : Cheval de Frise, Chevreuil, Pneu, etc. A chaque fois, l’histoire de deux potes qui recherchent une certaine spontanéité à travers une musique aussi bigarrée que possible.

Semi Playback, qui sort ici son second album, est toutefois un peu en marge de ces derniers. Déjà, ces deux Français sont plutôt habitués à la scène punk rock avec leurs projets respectifs. Et à l’écoute de leur première production publiée en 2007 à l’originalité et à la fraîcheur débordantes, leur but est évident : dynamiter la structure guitare/batterie, créer quelque chose de spécial qui sorte de l’ordinaire, sans pour autant se prendre la tête.

Cet élément « nouveau » est apporté par l’utilisation d’un synthétiseur et ses sons orientés 8-bit. Dès les premières secondes, on se croirait propulsé au milieu d’une partie de Super Mario Bros., avec la même urgence, et ce côté à la fois joyeux et épileptique. De quoi rappeler de bons souvenirs, et surtout entraîner une bonne dose de fun, notamment en concert où le binôme joue par dessus ces bandes synthétiques pré-enregistrées.

En vingt-six minutes, la messe est dite, la mixture n’ayant pas changé d’un iota. Après tout, pas besoin d’en rajouter : les titres se suivent et se ressemblent, mais le groove de l’ensemble permet clairement d’éviter la monotonie.  C’est joyeux, sautillant, chaque section va droit au but.

Bref, rien de révolutionnaire en soi, mais il faut avouer que l’efficacité évidente d’une telle formule a de quoi accrocher. Un musique de geeks qui fait sourire et qui peut provoquer une envie frénétique de headbanging totalement ridicule : le divertissement parfait en somme. Sucré à l’excès et caricatural, le parti-pris de Semi Playback a au moins le mérite d’arriver à son but.