Vinc2 - Dreams and Hopes

Sorti le: 24/03/2010

Par Jérôme Walczak

Label: Autoproduction

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Après le prometteur Exoplanète aux douces influences planantes directement inspirées des Islandais de Sigur Rós, Vincent Coudert revient sans aucun support physique et ressert sans grand recul les recettes qui ont su si bien charmer la première fois. Si l’effet de (bonne) surprise qu’a laissé en mémoire son premier effort s’essouffle paisiblement, ce second album joue la carte de la durée minimale et souffre de ce qu’il est convenu d’appeler « une mauvaise ligne éditoriale ».

L’auditeur est brouillé, cherche des repères et ne réussit pas à retenir une quelconque ligne mélodique car l’artiste a choisi de privilégier avant tout les ambiances, les affects et les états d’âme. Ainsi, durant un peu plus de trente minutes, se succèdent sans chahut des volutes de claviers, des bruitages (davantage que sur l’album précédent), de micro-effets Larsen qui restent bien évidemment charmants mais demeurent sans assise véritable. Seul le dernier morceau « Springtown » s’inscrit comme le plus réussi, une véritable chanson où la voix féminine sussure une ballade mélancolique superbement accompagnée aux claviers.

La mise en avant du fond électronique, saccadé, mécanique et abrupt, se fait également au détriment des plages de piano qui auraient mérité que le Français s’y attarde davantage. Le titre d’introduction « Amy » en est l’exemple le plus probant avec cette mélodie aérienne au piano, soignée, prenante mais qui a pour seul défaut de ne durer que deux minutes. Vincent Coudert semble ainsi craindre les longs morceaux d’une manière générale, et ne prend sans doute pas suffisamment le temps de creuser ses bonnes idées et de les lier entre elles.

Pourtant, l’intérêt de cette musique est de permettre à celui qui l’écoute de s’échapper vers des univers insoupçonnés. On pense à l’archétypal ( ) de Sigur Rós dans lequel il est impossible de cerner une ligne mélodique claire mais qui se révèle au fur et à mesure délicatement structuré. Vincent Coudert s’en rapproche mais semble toutefois avoir encore besoin d’aller au bout de ses propres possibilités techniques avant de se lancer dans une telle aventure. Il en a les moyens et la maturité technique. Avec abnégation, Vinc2 parviendra à maîtriser son architecture et la France comptera dès lors dans ses rangs un potentiel haut représentant du post-rock hexagonal.