Vinc2 - Exoplanète

Sorti le: 25/04/2009

Par Jérôme Walczak

Label: Dreaming

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Avec ce premier album lunaire et flâneur, Vincent Coudert étonne, émeut et emporte l’amateur de musiques électroniques qu’on qualifie aussi d’ambient, d’électroacoustique ou parfois new age. Ce très jeune claviériste, vingt ans à peine, confie ses errements, des plages concises dévolues au recueillement, au calme et à la tranquillité. C’est seulement à l’âge de dix-sept ans que la plupart de ses compositions ont pris naissance. Le premier geste à saluer est donc ce mélange de professionnalisme et de candeur. Professionnel, c’est un fait : les différentes parties de ce disque quasi instrumental sont variées, riches, mélodieuses et soigneusement arrangées. Le son est rigoureusement travaillé, chaque note se déssine allégrement et il en émerge une vraie cohérence, une évolution flegmatique, en somme une maturité dont ces pages doivent se faire l’écho. Candeur, car le style mis en avant et qui rappelle entre autres Tangerine Dream, déserte aujourd’hui nos platines. L’autre groupe auquel on pense évidemment à l’écoute d’Exoplanète est également Sigur Rόs. Les amateurs des glockenspiels et des rythmes de boîtes à musique de ( ), Takk ou du minimaliste Ba Ba Ti Ki Di Do trouveront sans peine une parenté non feinte et par là même une évidente satisfaction.

La musique de Vinc2 puise ses orientations dans les voyages stellaires, dans les explorations de dimensions extraterrestres, s’ajoutent à ce périple les incursions vocales de Christine Clément, qui vient ponctuer quelques morceaux de mélopées bruitistes et saccadées chantées en français, avec des textes teintés de quotidien qui confèrent à l’ensemble un charme à la fois original et hypnotique (« Valkeakoski »). Les bruitages, les promenades, les marches dans la neige dans la semi-obscurité d’un clair de lune nordique émanent de cet voyage intemporel. L’artiste en herbe a développé et mûrit une démarche qui, bien que légèrement anachronique, ne dispose pas moins de sérieux atouts. La musique de Vincent Coudert s’imprime avec pudeur et délicatesse dans les tympans et n’a rien à envier aux célèbres Islandais. Il apporte même quelques innovations, comme par exemple sur « Marsountrack » où s’extirpent quelques mélodies expérimentales et répétitives dans lesquelles plane l’ombre du grand Terry Riley. Que le lecteur se rassure, si quelques accointances avec la musique minimaliste et concrète se décellent de ci-de là, l’accessibilité et le plaisir d’écoute demeurent pourtant intacts. C’est un brillant premier essai, de ces disques qui réchauffent le cœur du rédacteur et qui, à n’en pas douter, vous prodiguera un plaisir réel.