Galahad - Sleepless in Phoenixville

Sorti le: 13/01/2010

Par Jean-Philippe Haas

Label: Avalon Records

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Le Rites of Spring Festival (ou RoSfest) est né en 2004 à Phoenixville en Pennsylvanie. Depuis ses timides débuts, l’eau a coulé sous les ponts et l’événement a pris de l’ampleur. Galahad a participé à l’édition déjà fort prestigieuse de 2007 et compte bien en informer la population à l’aide de ce Sleepless in Phoenixville.

Les titres choisis traduisent clairement la volonté de mettre en valeur la facette purement progressive du groupe. En effet, on ne trouve sur ce double album que des epics, de l’antédiluvien « Lady Messiah » aux compositions du petit dernier – et plutôt réussi – Empires Never Last, tout naturellement mis à l’honneur avec trois représentants. Le public averti du festival apprécie l’attention et le fait savoir, mais par égard pour les oreilles qui se poseront sur ce concert, il eut été plus digeste d’aérer l’ensemble de petites pièces plus légères, qui de surcroît ne manquent pas dans le répertoire de Galahad.

Si on peut qualifier la performance de Stuart Nicholson d’irréprochable dans l’ensemble (est-ce pour cette raison que le chant a exagérément été favorisé au mixage ?), on ne peut pas en dire autant de ses acolytes, dont la précision n’a jamais été le point fort : transitions parfois approximatives, tempi hasardeux et autre petites boulettes émaillent un concert sauvé heureusement par un enthousiasme flagrant. Malencontreusement, l’emphase de certains titres se retrouve handicapée par une production des plus douteuses. La guitare de Roy Keyworth, certes rarement utilisée à bon escient par le groupe, souffre ici d’un rendu infâme : le son est affreusement fluet en rythmique, et le mixage odieux. C’est à peine si on distingue le jeu de basse pourtant adroit de Lee Abraham (qui a depuis quitté Galahad et produit l’excellent Black & White).

On ne comprend pas bien ce qui peut motiver les Britanniques à sortir un tel disque, qui ne brille ni par la qualité de la prestation ni par l’exemplarité de sa production. Sleepless in Phoenixville s’adresse donc en priorité aux complétistes monomaniaques.