Syrinx - Qualia

Sorti le: 26/03/2009

Par Jérémy Bernadou

Label: Autoproduction

Site:

Les français sont de retour pour le second volet de leur trilogie, après un Réification fort remarqué. Si leur musique instrumentale, qu’ils qualifient de « métamorphique » semble s’éloigner d’un rattachement à une quelconque scène, il est évident que Syrinx reste proche de la musique progressive. Les similitudes se retrouvent tout d’abord dans l’origine des musiciens : les frères Maurin, David à la guitare acoustique et Samuel à la basse, officient aussi chez Nil et Thork. Et leur musique puise également dans ce terreau fertile, tout en prenant suffisamment de recul par rapport aux sphères des années soixante-dix pour trouver clairement ce « petit plus » qui les détachent de la masse des formations progressivo-passéistes.

Alors évidemment, si l’on cherche des similitudes avec d’autres formations, Nil et Thork viennent à l’esprit puisque le jeu des protagonistes y est immédiatement assimilé. Ceci dit, chacun de ces groupes a son identité propre – heureusement ! –, et Syrinx en représente l’aspect le plus acoustique et aérien. La très forte influence folk présente dans le jeu de guitare (« Le vingt-et-unième cercle ») et les structures labyrinthiques nous rappelent à quel point Syrinx varie son terrain de jeu, de façon plus marquante que leur précédent album. La technique de composition évoque des formations telles que Änglagård : les sections s’enchaînent avec une très grande fluidité pour décrire des ambiances très variées, sous couvert d’une instrumentation cohérente. Les titres, assez longs pour la plupart – « Liber Nonacris » flirte avec les vingt minutes –, laissent s’exprimer une section rythmique protéiforme qui offre une assise confortable à la guitare acoustique souveraine.

Cette dernière tisse son matériau de façon efficace grâce à un jeu tout en arpèges et en nuances. Ajoutez au tableau une production aussi limpide que de l’eau de roche, même dans les moments les plus denses (à l’instar du final du sombre et dynamique « Acheiropoietes »). Ainsi, les grands moments se succèdent. Il est à noter par exemple le crescendo très bien mené à partir de la onzième minute de « Liber Nonacris », avec sa ligne de basse mouvante qui prend en main les hostilités. Trêve de détails, Syrinx poursuit son ascension dans la continuité et apparaît clairement comme un des grands groupes français qui font bouger les choses dans le milieu, à grand renfort de pépites inattendues.