The Tangent - Going Off On One (DVD)

Sorti le: 24/07/2007

Par Jean-Philippe Haas

Label: InsideOut Music

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Question : comment faire tenir sept musiciens à la musique exubérante sur la minuscule scène d’un petit club anglais ? Réponse sur ce DVD enregistré en septembre 2006, peu de temps après la sortie du troisième et très apprécié album de The Tangent, A Place In The Queue (voir notre chronique). Ceux qui ont en mémoire les concerts de Yes dans les années 1970 seront dépités qu’une musique aussi foisonnante et complexe que celle de The Tangent doive s’exprimer dans ce minuscule espace où un seul Rick Wakeman en cape et sa panoplie de claviers tiendraient à peine.

En ce qui concerne la prestation proprement dite, peu de griefs sont à formuler. Les musiciens sont précis et y mettent tout leur cœur malgré l’exiguïté dans laquelle ils doivent parfois s’exprimer. Le répertoire de The Tangent est largement balayé, le choix des titres peut, comme pour tout album en concert, être discuté, toujours est-il que la performance est équilibrée, la prise de son de qualité. Quelques moments se distinguent particulièrement : « The Music That Died Alone » ou la première partie de « In Darkest Dreams », dynamique et jazzy à souhait. Un petit inédit, « After Rubycon », inspiré du Rubycon de Tangerine Dream se glisse même dans la performance pour assurer un intermède « spatial » entre les deux parties de « In Darkest Dreams ».

Andy Tillison, qui occupe le centre de la scène, recueille la plupart des prises de vue, qui sont de qualité très variable. Ainsi, la caméra de fond de salle qui filme en plan large se heurte à un barrage de têtes qui ampute une scène qui n’avait vraiment pas besoin de ça. Heureusement la dextérité et la proximité (mais avaient-ils le choix ?) des autres cameramen permet de varier les plans et chaque musicien a droit à sa minute de gloire.

Il faudra être très indulgent avec cette réalisation : effets visuels souvent inutiles et très cheap, incrustations envahissantes (bien que malheureusement nécessaires en l’occurrence), éclairage minimaliste. Les bonus de l’édition standard sont quant eux maigrelets : quelques minutes de répétition et une courte performance (deux titres) datant de 1981 d’Andy Tillison dans l’un de ses anciens groupes, A New Opera, sans grand rapport avec The Tangent.

Si le DVD est actuellement un passage obligé pour tout groupe qui se respecte et qui de surcroît donne des concerts, l’intérêt de celui-ci reste plutôt limité, car visuellement pauvre et inconfortable. Plutôt que de dilapider un maigre budget dans ce genre de réalisations, n’aurait-il pas mieux valu attendre des conditions plus favorables ?