Enchant - Live At Last

Sorti le: 01/11/2004

Par Dan Tordjman

Label: InsideOut Music

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Il est de notoriété publique – et le forum du groupe le confirme – qu’Enchant entretient avec son public une relation très forte. Les fans du groupe réclamaient depuis longtemps un disque en public à Doug Ott et ses acolytes. Ils leur ont répondu avec enthousiasme, à tel point que la liste des titres de ce Live At Last a été établie en collaboration avec les participants au forum, sollicités pour l’événement.

Enchant a eu le nez creux en procédant de la sorte car le choix des titres offre un bel ensemble. Tous les albums du groupe, de A Blueprint Of The World à Tug Of War, sont représentés : outre des classiques comme “At Death’s Door“, “Below Zero“ ou “The Thirst“ qui d’ordinaire ouvrent les concerts d’Enchant, on découvre en mode concert des titres comme “Blindsided“, “Colors Fade“ et surtout “Acquaintance“, qui a d’ailleurs provoqué, le jour de l’enregistrement, l’hystérie d’un fan parfaitement perceptible sur le disque. En guise de petite cerise sur le gâteau, Enchant propose des révisions acoustiques de “Black Eyes And Broken Glass“ et surtout de “Colors Fade“, très différentes des versions albums.

Chaque musicien est entièrement investi : malgré quelques inconstances de Ted Leonard au chant, celui-ci s’en tire avec les honneurs… il s’agit tout de même d’un concert de deux heures trente ! Ainsi, si l’on note quelques errances sur “Under Fire“ ou “Monday“, on ne peut lui reprocher en revanche les interprétations limpides de “Break“, “Comatose“ et surtout “Pure“, où la qualité de la prestation égale la version studio. Impressionnant.
Doug Ott, quant à lui, déroule les soli avec l’émotion qu’on lui connaît, y mêlant la technique chère à Alex Lifeson. Sean Flanegan est impeccable derrière sa batterie, donnant une assise confortable et de l’énergie aux compositions. Doug Ott n’avait pas menti lorsqu’il annonçait qu’Enchant avait trouvé en ce nouveau batteur la perle rare.
Mais si les talents d’Ott et de Leonard, meneurs du groupe, ne sont plus à prouver, la palme de la performance revient à Ed Platt. Avec un son à décorner un bœuf texan, le bassiste démontre ici qu’il fait partie de ces musiciens injustement sous-estimés dans le milieu. Pour preuve, son jeu sur “Mae Dae“, “Progtology“, “Blindsided“, “Pure“ ou “Paint The Picture“, où il dévoile qu’il est le fils virtuel de Geddy Lee et Pete Trewavas.

Tout concourt donc à faire de ce disque un très bon témoignage de scène… Enfin, presque tout. Car en dépit du choix des titres, quasi parfait, et des très bonnes prestations des musiciens, la production de Live At Last ne rend hélas pas justice à la qualité du concert, notamment en ce qui concerne la batterie de Sean Flanegan, en proie à un mixage délicat et inconstant. La vibration live, elle, est bel et bien là, mais ne ce n’est malheureusement pas suffisant pour rehausser le son. C’est d’autant plus paradoxal qu’il s’agit-là d’un des véritables points forts d’Enchant en studio.