Clearlight - Infinite Symphony

Sorti le: 30/07/2004

Par Aleksandr Lézy

Label: Clearlight 888 Music

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Cyrille Verdeaux est décidément un personnage très prolifique de la scène progressive française. Depuis bientôt trente ans, il ne cesse de travailler à de nouveaux projets, ne redoutant pas d’aborder sa musique sous différents angles. Il s’agit aujourd’hui, avec Infinite Symphony, de donner une suite à Clearlight Symphony, premier album de la formation en 1975. Clearlight avait alors été, à l’époque, le premier groupe de rock progressif français à signer sur une major britannique.

Dans la pure lignée des albums précédents, c’est sans surprise que s’appréhende cet énième album de Clearlight. Infinite Symphony est étrangement composé de six mouvements (en lieu et place des quatres mouvements de la symphonie classique) et repose sur de longs développements tantôt lents, tantôt entraînants. Les titres étant principalement fondés sur la mélodie, un net manque de progression, dû au côté répétitif des cellules thématiques, apparaît tout au long de l’album. Surprenant par moments, décevant à d’autres, l’ensemble demeure quelque peu inconsistant.
Cette impression n’est pas due à une éventuelle faiblesse des musiciens. Au contraire, l’apport de nombreux instruments tels l’excellent saxophone de Didier Malherbe (récemment plus médiatisé grâce au live avec son groupe, Hadouk Trio), les flûtes, tablas et autres violons, plongent l’auditeur dans des sonorités riches et nouvelles dans ce genre musical, où l’on s’arrête généralement à la formation classique. Cependant, malgré de jolies ambiances et passages, les compositions monotones n’arrivent pas à convaincre. Cyrille Verdeaux, dont on attend beaucoup pianistiquement, étant donné l’épaisseur impressionnante de titres sur son CV, reste très évasif et se contente de peu, à l’exception de rares moments de réelle virtuosité.

C’est donc avec déception que se conclue l’écoute de ce dernier album de Clearlight. Deux mots s’affrontent sur le même terrain : « beau » et « monotone ». L’intention de départ, pourtant très louable, de composer une symphonie (travail colossal), laisse sur sa faim l’auditeur avide de rebondissements et de palpitations tandis que celui souhaitant repos et plénitude sera conquis.