Archive - Noise

Sorti le: 02/04/2004

Par Djul

Label: East West

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Groupe inconstant, Archive s’est débattu depuis sa création en 1990, avec d’incessants changements de personnel et de direction musicale. Darius Keeler et Danny Griffiths, les deux meneurs du groupe, se sont ainsi entichés de deux chanteuses, et ont sorti un album de trip hop sombre (Londinium), puis un disque de pop raté (Take My Head, dont seul le single-titre sort la tête de l’eau) avant de stabiliser la formation en 2001. Depuis cette date, Craig Walker a pris le micro et le groupe a pu sortir l’excellent You All Look The Same To Me en 2002, un album en forme d’hommage à Wish You Were Here de Pink Floyd, jusque dans les sons de claviers employés. Des prestations scéniques excellentes, un nouveau mini-album puis la bande originale plus expérimentale de Michel Vaillant permirent à Archive de s’affirmer enfin comme un ensemble cohérent. Un tel historique pousse à poser la question fatidique : dans quelle voie Archive allait-il se diriger en 2004 ?

Quelques écoutes de Noise suffisent pour constater qu’il existe une certaine continuité avec You All Look The Same To Me. Ainsi, la référence floydienne est toujours présente, mais se situe davantage du côté psychédélique de la première période que du rock sophistiqué et enragé du Pink Floyd post-1974. Apaisé musicalement, le groupe verse toujours dans la mélancolie par le biais de Craig Walker. Dans ce contexte, les premiers titres de Noise se révèlent être de dignes successeurs aux « Again » et autres « Meon » : le rageur « Fuck U » et ses guitares sursaturées, et surtout le long « Waste », composition à tiroirs très bien ficelée, démontrant combien Archive sait utiliser les méthodes et outils de production modernes au service d’une formule musicale de vingt ans d’âge, toujours efficace. Cependant, le reste de l’album est en deçà de ce début en fanfare, du fait de certains morceaux sans âme (inutile « Me and You », laborieux « Get Out ») ! Archive cherche à se rapprocher de la scène indie anglaise, mais la tentative n’est hélas pas souvent aboutie (« Sleep », dans la veine de Death In Vegas, étant la seule et notable exception).

Archive semble donc capable de ne produire qu’un disque remarquable sur deux. Noise, une fois sa première moitié écoulée, s’écoute sans accrocher l’auditeur faute de mélodies fortes ou de rythmes entraînants, et la fadeur de cette deuxième partie, voulue psychédélique mais n’étant qu’ennuyeuse, explique ce faux pas. Reste à espérer que le prochain album « impair » d’Archive soit aussi bon que le premier ou le troisième, et leur imprime une nouvelle et nécessaire dynamique !