Rush - Grace Under Pressure

Sorti le: 01/10/2002

Par Pierre Graffin

Label: Anthem

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Grace Under Pressure, qui sort en 1984, est déjà le dixième album studio du trio infernal canadien, mais le premier à n’être pas produit par Terry Brown, fidèle jusqu’alors.

Peter Henderson, connu pour ses productions de Supertramp et Paul McCartney, donne à Rush un son plus accessible à l’époque que l’album précédent, le fameux Signals et sa véritable bombe qu’est «Subdivisions». On retrouve donc naturellement des sonorités beaucoup plus ‘synthétiques’ et une production très ancrée dans les années quatre-vingt, qui peut paraître un peu dépassée à l’auditeur néophyte d’aujourd’hui.
Quoi qu’il en soit, la succession se fait naturellement, et même si cet album marque un peu le pas par rapport à Moving Pictures entre autres, force est de constater que la recette Rush reste toujours aussi efficace. Musicalement, Grace Under Pressure reste du domaine du classique, mais un classique toujours de très grande qualité. La section rythmique est impeccable et décourageante pour les batteurs en herbe et la mise en place, les alternances clavier/guitares, de grande classe.

Le seul bémol que l’on pourrait trouver à cet album, qui ne tranche pas vraiment avec la période des années quatre-vingt – pour certains l’âge d’or de Rush, pour d’autres le déclin – c’est une production inadéquate à ce type d’exercice, justement. On se plait à imaginer les pépites dont regorge ce disque : « Distant Early Warning », « Afterimage », Between The Wheels »… avec un son plus actuel, car musicalement, sans aucun doute, les grands moyens sont là, et l’ambiance musicale sert remarquablement bien les textes qui se font plus offensifs, plus forts, et sans doute aussi plus engagés que sur les albums précédents (le message anti-nucléaire de « Distant Early Warning » ou cette description d’un camp de concentration dans l’envoûtant « Red Sector A »).

Grace Under Pressure n’est peut-être pas l’album avec lequel s’initier à Rush, mais pour qui aime la période eighties du groupe, il y a de quoi être comblé.