Spock's Beard - Snow
Sorti le: 24/08/2002
Par Julien Negro
Label: NTS
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Il aura fallu attendre ce dernier opus pour résoudre l’énigme Spock’s Beard : pourquoi diable Neal Morse, principal compositeur du groupe, avait-il toujours refusé d’enregistrer un concept album, alors qu’il fut bercé toute son enfance par des monuments tels que The Lamb Lies Down on Broadway de Genesis ou Tales from Topographic Oceans de Yes ? La réponse nous est donnée dans le livret : la tête pensante du groupe considérait un concept album comme un exercice difficile trop souvent bâclé, et ne voulait donc pas risquer de nous pondre un album sans intérêt.
Que tout le monde se rassure : ce Snow est bien parti pour figurer auprès des deux perles sus-citées. L’histoire nous conte sur plus de deux heures les aventures d’un jeune homme albinos (d’où le titre…) doté d’étranges pouvoirs qu’il va découvrir au fil de l’album. Côté musique, aucune inquiétude à avoir : C’est du Spock’s Beard pur jus, avec ses chœurs « Gentle Giant »-esque à couper le souffle (“Devil’s got my throat”), ses thèmes gais et entraînants, et ce son toujours caractéristique, qui font la singularité et le charme de Spock’s Beard. Aucune surprise donc pour l’habitué qui avait déjà flashé sur The Kindness of Strangers ou V. Seule grosse nouveauté, les morceaux se sont considérablement raccourcis, le plus long n’affichant que huit minutes au compteur, chose étonnante vu que le Spock nous avait habitués à de longs morceaux épiques dépassant allègrement la dizaine de minute. Ce n’est cependant pas un handicap pour le groupe, qui peut ainsi alterner les ambiances à son gré, nous faisant vivre véritablement les sentiments du héros. Chacune des deux parties de l’histoire débute par une ouverture instrumentale magnifique posant d’entrée de jeu la marque S.B., avec des sections cuivres assez loufoques sur la seconde qui rappelle la manière dont Ron Thal les utilise sur Uncool ou Hands. On retiendra surtout des titres tels que “Stranger in a strange land”, “Solitary soul”, “Carie” (avec Nick D’Virgilio au chant, que nous avons interviewé) ou encore “Freak Boy”. Les thèmes typiques de la formation pullulent et réapparaissent tout au long de l’album comme un fil rouge.
Snow se révèle être une belle réusite, à se demander si Spock’s Beard sortira un jour un album décevant… Sans créer la surprise par rapport au reste de sa discographie ni révolutionner le progressif, le quintet poursuit son chemin en nous sortant un disque superbement interprété et qui risque de squatter votre platine pendant un moment…