RPWL - Tales from Outer Space

Sorti le: 04/02/2019

Par Florent Canepa

Label: Gentle Art of Music

Site: https://www.rpwl.net/

Etonnant parcours que celui de RPWL qui arrive à surprendre tout en maniant une forme de cohérence. Souvent rapprochés de Pink Floyd dont ils reprenaient allègrement le répertoire, la chenille progressive devenue papillon peut tranquillement s’envoler vers l’espace. Irradié de science fiction, Tales From The Outer Space revêt la forme d’un comic book et nous entraîne dans une série d’histoires courtes extraterrestres. RPWL les a vus, ils sont parmi nous !

Si l’on pouvait anticiper une avalanche de synthétiseurs vibrants de pulsations galactiques, force est de constater que les Allemands n’ont pas poussé le cliché dans la forme. L’ensemble est d’une robustesse qui fait la part belle aux mid tempo progressifs et pop, solides en guitares, à l’image de ce premier extrait, « A New World », construit comme un classique. RPWL s’assied aussi sur des bases et basses solides, et la voix « gilmourienne » de Yogi Logan semble avoir gagné en profondeur. On retrouve bien entendu des clins d’œil aux classiques du genre et en particulier la force inspiratrice originelle (descente de fûts iconique dans « Welcome to the Freakshow » faisant écho au sacro-saint « Time », « Give Birth to the Sun », rappelant un célèbre Mur). Chaque titre trouve néanmoins son identité comme autant de contes cosmiques, sept épisodes d’une série d’outre espace comme le précise la pochette.

Classique mais subtil, RPWL titille la glande pinéale du plaisir progressif, tantôt symphonique (« Light of the world », façon Neal Morse), tantôt alternatif (« Not Our Place To Be », dont l’intro pourrait presque entrer dans la cave à matières des Dandy Warhols). Le delay de « What I Really Need » nous transporte chez U2 – comme l’avait fait en son temps « Roses » – et construit un pamphlet (certes un peu falot) sur le consumérisme. Au final, un beau voyage, sans doute l’un des plus convaincants du groupe sur fond de rétrofuturisme. A aucun moment, nous n’avons eu envie de quitter le vaisseau, bien au contraire !