RPWL - World Through My Eyes

Sorti le: 02/02/2005

Par Djul

Label: Tempus Fugit

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Déjà auteurs de trois albums – Stock, le plus « popisant » Trying To Kiss The Sun et le floydien God Has Failed – et d’une carrière débutée en tant que cover-band de Pink Floyd puis sous le nom de Violet District, les Allemands bénéficient d’une côte d’amour indéniable auprès de nombreux amateurs de progressif en général, et du groupe de Waters et Gilmour en particulier. On le sent cependant sur World Through My Eyes : cette influence revendiquée n’est malheureusement pas encore assez mûrie par le groupe… .

Ainsi, si le début de l’album est prometteur avec des ambiances variées et une énergie à revendre, la fougue retombe après quelques titres, et l’attention avec. « Sleep », sorte de “Time” (Dark Side of The Moon) surboosté, ave ses ambiances indiennes et son riff efficace, sort ainsi du lot. De même, « Start The Fire » et ses voix trafiquées apportent quelque chose de plus que des réminiscences du Floyd.
Le reste n’atteint en revanche plus le même niveau : « Roses » (avec Ray Wilson) sent bon le tube des années quatre-vingt qui n’a rien à faire là, alors que « Sea-Nature », morceau « gentil » est d’une rare indigence dans sa première partie.
La voix de Yogi Lang, éraillée et avec un léger accent germanique à la Eloy, reprend les poses lascives de Gilmour sans que cela ne choque. Ses compères instrumentistes manquent par contre de recul par rapport à leurs idoles : que les soli de guitares plaintifs de Kalle Wallner sont convenus, et que les sons de claviers employés par Lang sont parfois mal choisis ! Bref, après les dix premières minutes, on risque l’ennui ferme entre ballades lascives et pillage de l’ère Meddle.

Aboutir à un tel constat à l’écoute d’un groupe doté d’un talent certain pour la mélodie accrocheuse et d’une production en béton est bien dommage. Finalement, c’est à Eloy, un autre groupe allemand amateur du Floyd, que RPWL fait penser : reproduisant bien des formules dont ils se sont imprégnés, voici un groupe qui s’épuise à force de ne pas apporter plus qu’une copie carbone d’un modèle qui, sur son terrain, s’est toujours avéré indépassable.
Bref, sauf à être un inconditionnel de Pink Floyd, préférez à ce World Through My Eyes l’excellent dernier album de The Trail of Dead, Worlds Apart, fusion impossible du progressif à la The Wall et de Nirvana. Comme leurs titres respectifs l’indiquent, tandis que l’un regarde le monde du Floyd avec un regard trop envieux, l’autre a su s’en émanciper.