Yom and the Wonder Rabbis - You will never die !

Sorti le: 24/12/2018

Par Jean-Philippe Haas

Label: Buda Musique

Site: https://www.facebook.com/yommusic/

Après avoir balayé un large spectre de genres avec sa clarinette, du plus sobre (Le silence de l’Exode) au plus exubérant (The Empire of Love), Yom s’est senti l’envie de donner un successeur au premier album de son projet le plus « moderne » (au sens de l’utilisation qu’il y fait de son instrument). L’iconographie « comics » a disparu et les Wonder Rabbis ont changé pour la plupart (excepté le fidèle Sylvain Daniel), mais la musique reste fidèle à l’équation de With Love : héritage klezmer + jazz + rock + electro = You will never die !

La frontière est ténue entre sérieux et légèreté, les accords mineurs et les thèmes mélancoliques contrebalançant l’apparente fantaisie des visuels : crâne stylisé et bariolé de la pochette ou affublé d’une improbable barbe comme ceux qui entourent Yom sur l’une des faces du poster inclus. Les structures des titres sont simples et efficaces, les sons electro-rock enrobent des rythmes souvent endiablés voire dansants (« Swimming In The Styx », « You Will Never Die ») sur lesquels se greffent les enluminures sauvages de la clarinette, les nappes et les motifs cheesy du synthé de Léo Jassef, les douceurs ou fureurs de la guitare de Guillaume Magne, portés par la terrible paire Sylvain Daniel (basse) / Mathieu Penot (batterie). Aux sonorités modernes se mélangent parfois les années quatre-vingt, comme sur « Waiting For The Flood » ou « Gaïa big love » qui rappellent la facette dance de Yom, exploitée sur The Empire of Love. Quelques courtes respirations éthérées se glissent dans cette fougueuse messe douce-amère aux accents tragiques parfois (« Exoplanet 666 »).

You will never die ! est un album aux couleurs nostalgiques et joyeuses à la fois, tristement euphorisant ou gaiement déprimant, c’est selon. Un acid plus efficace que le Black Friday ou la dinde de Noël, qui invariablement donne envie de rêver, danser, taper du pied, bouger la tête jusqu’à l’épuisement pour oublier la noirceur du monde. « It’s not too late to save the world »… Espérons que Yom dise vrai.