Lazuli - Saison 8

Sorti le: 16/04/2018

Par Aleksandr Lézy

Label: Autoproduction

Site: https://lazuli-music.com/

On associe depuis quelques années maintenant les Gardois de Lazuli à la scène progressive française. Ils ne l’ont pas cherché, mais nous les avons trouvés et c’est plutôt une excellente chose. Leur activité ne cesse de croître, le public étant de plus en plus réceptif à l’intensité des concerts qu’ils délivrent. De ce fait, la production d’albums ne semble plus trouver de limite puisqu’en 2018, un nouvel album autoproduit voit le jour.

Se présentant comme la suite logique de l’excellent Nos âmes saoules sorti en 2016, Saison 8 fait preuve de la même élégance tout en s’articulant de manière différente. Composé de huit épisodes bien proportionnés, les petits intermèdes ont été laissés de côté, pour laisser place directement aux morceaux. Ces derniers s’enchaînent avec délicatesse et finesse, comme d’habitude. La poésie des textes auxquels on adhère rapidement par leur justesse et leur force, est portée par une musique ciselée, accessible mais pourtant bien riche dans son atmosphère et les différents arrangements proches d’une véritable orchestration.
De prime abord, ce qui pourrait paraître simpliste, recèle en fait de petites surprises de ci de là, de cassures, de rebondissements, d’échanges et de partages. Entre le duo de guitare et de léode sur « Mes amis, mes frères » et le gros travail de manière générale effectué autour de ces deux instruments, les incursions de piano subtiles et discrètes, le somptueux motif de cor d’harmonie sur « De deux choses lune », les patterns de batterie rigoureux et originaux, la voix et son timbre si particulier, poignant et frontal, chaque membre de Lazuli participe à une osmose perceptible jusqu’au fin fond des tympans et du cœur. Mention toute particulière au sombre et sensé « Chronique canine »

A la manière d’une bonne et captivante série TV, les meilleures étant souvent celles qui durent, Saison 8 reflète le caractère intensif de la carrière de Lazuli. Ils progressent à chaque fois un peu plus, dévoilant de nouvelles histoires, racontées avec douceur et conviction. De plus en plus cinématique et intrigante, la musique de cette formation du sud de l’hexagone réussit une sacrée prouesse en continuant avec panache de mélanger une facette chanson française et une facette rock progressif latent. Les albums précédents donnaient déjà pleine satisfaction mais Saison 8 est au-dessus, comme la concrétisation de nombreuses années d’efforts non mesurés. C’est du grand Art.