Vola - Inmazes

Sorti le: 17/08/2016

Par Jean-Philippe Haas

Label: Mascot Records

Site: http://www.volaband.com/

Ne zappez pas ! Ne vous arrêtez surtout pas aux premières syncope d’Inmazes ! Non, Vola n’est pas un énième groupe de djent, cette déclinaison du prog metal qui produit clone sur clone depuis dix ans au moins. Au contraire, les Danois ne se laissent pas facilement enfermer dans une catégorie, même si par facilité on serait tenté de les glisser dans l’espace encore vacant entre Devin Townsend et Agent Fresco.

Publié en autoproduction en 2015 après une paire d’EP réalisés depuis 2008, Inmazes ressort aujourd’hui avec le support mérité d’un vrai label. Il aurait en effet été incompréhensible que Vola ne se fasse pas repérer avec un tel disque sous le bras. Les riffs ont beau être saccadés dans cette niche musicale, c’est souvent la linéarité – pour ne pas dire la monotonie – qui se distingue sur un album entier. Pas de ça ici : Vola exploite à merveille les cassures et changements de rythmes, à l’intérieur d’un titre, ou entre eux. On est pourtant très loin d’un tech metal illisible : les structures sont limpides et sans esbroufe, la mélodie occupe le centre des compositions, incarnée par le chant aérien de Asger Mygind et les nappes de clavier. Parmi les références notables, les seventies revendiquées ne sont pas évidentes à dénicher – le côté planant peut-être ? – bien moins que l’influence du Canadien fou cité plus haut, dans cette façon de mêler la pop et ses mélodies imparables aux guitares les plus lourdes (« Gutter Moon »). On trouve aussi des traces d’electro avec les bidouillages de Martin Werner, de trip-hop (« Emily ») et de metal extrême, pour le côté surproduit des guitares et les rares instants hurlés « obligatoires » qu’on retrouve (heureusement) dispersés le long de la cinquantaine de minutes du disque.

Pour son premier véritable album, Vola n’entend pas jouer les seconds rôles. Fait rare dans le domaine, la personnalité du groupe est déjà très affirmée. Désormais, il ne lui reste plus qu’à se défaire de quelques automatismes pour finir de s’extirper de la mêlée.