The Tangent - Comm

Sorti le: 09/11/2011

Par Florent Canepa

Label: Inside Out

Site: www.thetangent.org

Depuis 2003, The Tangent, emmené par Andy Tillison, reprend dignement le flambeau de la musique progressive typiquement seventies, puisant ça et là son inspiration chez Genesis, Gentle Giant ou encore Marillion période Fish. Un peu à la manière d’un Transatlantic, on sait donc lorsque l’on s’attaque à un disque de cette formation, qu’il faut mettre de côté toute rationalité (Qu’est ce que le groupe apporte de nouveau ?) pour faire confiance à son instinct (Cette machine à remonter le temps fonctionne-t-elle dans le bon sens ?).

Comm est un concept, comme le laissent augurer les premières secondes de « The Wiki Man », avec nostalgie du bon vieux modem à la clé. Un album sur la communication donc, mais là n’est pas forcément le cœur du sujet. Car les plages musicales étendues font vite perdre le fil. Marillion, Floyd, les Who : le creuset des influences de The Tangent se dévoile au sein des morceaux qui offrent des séquences d’un autre temps, servies cependant par une production résolument moderne qui soigne les claviers.

Petite nouveauté également, la présence heureuse du compagnon Théo Travis qui officie à nouveau au saxophone et aux flûtes. C’est ainsi que l’on retrouvera sur « Tech Support Guy » cette petite touche Jethro Tull et que « Shoot them down » ne sera pas sans évoquer un Floyd période « Final Cut », la fretless et la voix d’Andy Tillison achevant de nous convaincre qu’on se ballade (au sens propre) sur les terres de Roger Waters.

Pour conclure ce (déjà !) septième album, rien de mieux qu’une nouvelle aventure épique de plus de quinze minutes que n’aurait pas renié Roine Stolt, autrefois complice de la bande. On y parle du Titanic avant qu’il ne sombre, sans doute l’une des pièces les plus intéressantes et maîtrisées de l’album, égrenant ses ambiances tout en conservant une cohérence.

Alors oui, on objectera que la voix sage d’Andy Tillison est un peu en deçà de ce que l’on peut attendre, comme un Neal Morse fatigué (sur le crimsonien « The Mind’s eye », seul morceau très orienté guitare ou sur « Tech Support Guy », presque mollasson), que la créativité spontanée ne saute pas aux yeux et que l’on est en plein dans l’exercice de l’hommage. Mais lorsque le voyage est aussi sympathique et maîtrisé, on ne peut que se laisser embarquer en fermant les yeux et imaginant que l’on était là, au moment où le mouvement progressif a réellement démarré…