Panzerballett - Hart Genossen

Sorti le: 28/10/2009

Par Jean-Philippe Haas

Label: ACT Music

Site:

On ne change pas une formule gagnante ! Pour son troisième disque, le second chez ACT Music, Panzerballett reconduit le choix effectué sur son prédécesseur Starke Stücke : proposer un album composé à la fois de reprises et de titres originaux. Malheureusement, ces derniers représentent cette fois-ci la portion congrue de Hart Genossen – von Abba bis Zappa puisque seules les trois minutes et demi de « Bird Wild Web » illustrent l’audacieux jazz metal du groupe.

Il faudra donc se contenter d’apprécier l’humour et les qualités d’arrangeur de Jan Zehrfeld et de ses acolytes. Car plus que des relectures, les titres repris par les Allemands tiennent souvent du remodelage en profondeur, voire de la transfiguration complète à base de rythmes saccadés, de grosses guitares et de virulents saxophones. Les thèmes archi-connus côtoient les compositions les plus confidentielles. Dans la catégorie super stars, on trouve « The Simpsons » qui manque de se perdre dans une digression au saxophone, ainsi qu’Abba et son « Gimme, Gimme, Gimme ». Méconnaissable, le titre des rois du disco voit son refrain culte relégué au rang d’interlude acoustique.

Mais cet album est surtout un bon prétexte pour taquiner quelques monuments de la musique germanique. Ainsi, en 1982, la délicieuse Nicole remportait pour la RFA le concours Eurovision de la chanson avec un « Ein bisschen Frieden » du niveau de notre « L’oiseau et l’enfant » national, c’est dire… N’étaient les paroles d’une rare profondeur, cette version en deviendrait presque écoutable ! Panzerballet ne s’arrête pas là dans son exploration du patrimoine musical allemand. Les vilains petits canaillous de Rammstein voient leur mignon « Mein Teil » repris à la sauce Zehrfeld, de même que le « Jadoo » du groupe de jazz-fusion Passport, sur lequel Klaus Doldinger vient lui-même se charger du saxophone.

Quant aux fans de Frank Zappa, ils en auront pour leur argent puisque deux medleys concluent l’album dans une orgie de funk metal flamboyant, où le groove de la fusion jazz des années soixante-dix copule sans vergogne avec les syncopes brutales du metal moderne. Une belle issue pour un disque certes plus varié que les deux précédents, mais qui manque tout de même de matière inédite.