Twelfth Night - Smiling at Grief - The Definitive Edition

Sorti le: 01/10/2009

Par Jean-Philippe Haas

Label: Festival Music

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Depuis quelques années, un regain d’activité entoure ces papys du prog que sont Twelfth Night : concerts d’époque sortis de l’obscurité pour le fan-club, rééditions, compilation d’inédits, sans compter la récente reformation, les concerts qui s’en sont suivis et le DVD en prévision. Festival Music se lance aujourd’hui dans le ravalement du tout premier effort studio de cette formation à part, née à l’aube des années quatre-vingt.

En 1981, le groupe vient de s’adjoindre les services de feu Geoff Mann au chant et tâtonne encore dans la définition de son style, entre space rock à la Pink Floyd, hard progressif et vagues influences new-wave. Les ébauches de quelques grands moments à venir apparaissent cependant déjà dans des versions primitives. Le coup d’essai de Smiling at Grief se transformera l’année suivante en coup de maître avec Fact and Fiction.

Le défunt label français MSI s’était penché une première fois sur cette œuvre de jeunesse et l’avait gravée sur CD en 1997, en l’agrémentant de cinq titres supplémentaires. Les heureux possesseurs de l’objet auront-ils dès lors quelque chose de consistant à se mettre sous la dent ? En apparence, la version demo de la reprise du « Eleanor Rigby » des petits gars de Liverpool et une version alternative de « This City » ne constituent pas vraiment des bonus de premier choix.

Quant au second disque, sorti originellement en 2005, il n’est autre que l’un des concerts dépoussiérés récemment par Brian Devoil et Mark Hughes pour le fan-club. On y trouvera un intérêt essentiellement historique sous la forme de versions alternatives intéressantes, notamment de futurs classiques du groupe comme « Creepshow » ou « Sequences ». Ce deuxième CD se voit agrémenté d’un très dispensable « Convenient Blindness » enregistré pendant les répétitions, durant la même période que le concert.

Smiling at Grief étant loin d’être une référence incontournable du prog, cette « édition définitive » qui, hormis les neufs titres de l’album original, se trouve handicapée par un son assez épouvantable, ne changera guère la donne. Un autre groupe se lancerait dans pareille entreprise qu’il n’essuierait que railleries et indifférence. Mais les fans de Twelfth Night, et ils sont à l’évidence encore nombreux, saisiront l’aubaine avec enthousiasme.