Divers (Colossus) - Tuonen Tytär II

Sorti le: 27/06/2009

Par Jean-Philippe Haas

Label: Musea

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En 2000, le magazine finlandais Colossus inaugure sa collaboration avec Musea en produisant Tuonen Tytär, premier volet plutôt bancal d’une série qui compte à ce jour une douzaine d’épisodes plus ou moins réussis. Tuonen Tytär 2 reprend les choses là où son prédécesseur les avait laissées : les plus illustres (Wigwam, Piirpauke, Finnforest, Made in Sweden, etc.) comme les plus obscurs (Nova, Scapa Flow, Kaamos, etc.) des groupes de progressif finlandais des années soixante-dix se voient offrir un hommage de la part d’une pléthore de groupes de tous horizons, certains notables dans la niche progressive, d’autres disposant d’un début de reconnaissance, la plupart très peu connus.

L’observateur averti remarquera par ailleurs quelques abonnés aux projets Colossus. Si la qualité d’ensemble de ces bibendums discographiques atteint rarement des sommets, ils constituent néanmoins une rampe de lancement idéale pour de nouveaux groupes, parfois talentueux, en quête d’une petite exposition médiatique. Ainsi, la fusion de Kumina.org se greffe plaisamment sur « Joropo Llanero » de Piirpauke, tout comme celle de Karmic Jaggernaut réveille le « Down to Earth » du groupe de jazz-rock Made in Sweden.

Si l’on considère que la qualité d’une reprise dépend souvent de celle du titre original, il n’est pas étonnant que certains artistes soient restés dans l’ombre. Difficile en effet de réaliser des miracles en reprenant une composition déjà fort peu convaincante. Pax Romana, Kate, The Phase, Mist Season, Stringpurée Band (!) ou encore Viima se cassent ainsi les dents sur la pauvreté, voire l’indigence des compositions qu’ils ont entrepris de réinterpréter. Les têtes d’affiche (Overhead, Simon Says, Scarlet Thread, etc.) s’en sortent mieux, du fait de leur expérience et probablement aussi de prérogatives sur le choix des titres.

Cette énième production entre Colussus et Musea connaîtra probablement une ébauche de succès dans le milieu des nostalgiques quinquagénaires finlandais, voire chez quelques curieux et/ou archivistes de l’histoire progressive. On ne saurait trop conseiller aux autres de garder leurs précieux deniers pour de plus passionnants investissements.