Rigolus - Rigolus

Sorti le: 08/05/2008

Par Jérémy Bernadou

Label: Chief Inspector

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Voici une autre curiosité en provenance du label décidément plein de surprises Chief Inspector. Et une fois de plus, l’aspect original n’est pas laissé de côté : dès le premier titre l’auditeur se retrouve au milieu d’une machine infernale lancée à pleine vitesse. A la manière d’un big band des temps modernes, Rigolus propose une mixture à cheval entre la musique d’Emir Kusturica et Madness. Tout au long des cinquante minutes que compte ce disque, les cuivres dominent le propos, avec des envolées d’un dynamisme à décoller les papiers peints… Une formule qui a certes déjà fait ses preuves, mais qui surprend toujours autant par son efficacité.

Autre particularité tout aussi réjouissante, ce sont des français ! Leur relecture de la musique klezmer en devient encore plus étonnante, d’autant plus qu’il ne s’agit que de leur premier album. La fraîcheur générale s’affirme paradoxalement comme la marque de fabrique de la formation. En effet, les titres se succèdent d’une manière très intense, avec des mélodies faciles d’accès comme le folklorisant « Fanfaren », mais l’ensemble est si cohérent et implacable que l’on se retrouve souvent à secouer la tête sans raison apparente. L’exemple le plus flagrant est certainement la dernière composition, « Envie de toi », un pastiche de la musique disco et des dérives des années quatre-vingt, qui se révèle terriblement accrocheur avec son refrain entêtant et ses paroles décalées. Il s’agit d’un univers bien particulier, mais qui ne demande pas un nombre incalculable d’écoutes pour être approché. Tout est fait pour caresser l’auditeur dans le sens du poil, et l’entraîner aussi loin que possible.

Rigolus est un groupe qui ne se prend pas au sérieux, mais pourtant le soin apporté à cet album est surprenant : les cuivres sonnent magnifiquement bien, les voix sont intégrées efficacement… Bref, ce disque est loin d’être brouillon et bancal, comme on peut le voir chez de nombreux groupes similaires. Certes, cela reste le type d’album qu’on réécoute pour se mettre de bonne humeur, il est donc difficile de prévoir la « durée de vie » d’un tel objet. Une chose est sûre : ça fait du bien par où ça passe !