Estradasphere - Palace of Mirrors Live (DVD)

Sorti le: 04/02/2008

Par Jean-Philippe Haas

Label: The End Records

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Pour sa seconde réalisation sur le label The End Records, ce n’est ni plus ni moins que la version visuelle et en concert de Palace of Mirrors (voir notre chronique) qu’Estradasphere propose sur ce DVD. Il est évidemment vain d’attendre de la part de ces Américains déjantés une interprétation lisse et séquentielle des titres de l’album. Ainsi, Palace of Mirrors Live tient plutôt de l’expérience audio-visuelle.

Après une longue introduction conceptuelle, qui tourne rapidement à la bande-annonce de film d’art et d’essai, c’est avec… la fin que débute le concert. « The Return », puissant et dernier titre de Palace of Mirrors, ouvre les hostilités de la plus énergique des manières. L’ordre des titres a ainsi été remanié, vraisemblablement pour mieux s’accorder aux visuels. Les scènes du « film » (la musique illustre une nouvelle de Tim Smolens et Chip Yamada, Horse Coffin) sont projetées sur des écrans derrière le groupe et viennent régulièrement s’incruster à l’image sur le DVD, compensant ainsi le manque de variété dans les prises de vue. Les moyens dont a disposé Estradasphere ont à l’évidence été modestes, et le nombre de caméras est limité.

La production générale du concert est sobre, sans pour autant tomber dans l’amateurisme. Les écrans disposés en arrière-plan deviennent les vraies vedettes du show et la scène est souvent plongée dans une semi-obscurité. Le groupe ne fait une bonne partie du temps qu’illustrer ce qui se trame derrière lui, bien qu’occasionnellement, le violon de Tim Harris ou quelque autre instrument exotique tenu par l’un ou l’autre membre du groupe connaît son moment de gloire ( « Those Who Know », qui reprend une partie du thème de la série CHiPs avec Erik… Estrada, bien sûr, « Smuggled Mutation », ou encore « A Corporate Merger »).

Les bonus – en réalité l’ouverture du concert – confirment l’immense éclectisme qui règne au sein d’Estradasphere : Chopin, Saint-Saëns et autres artistes de tous horizons musicaux sont passés à la moulinette du sextuor, de manière assez heureuse dans l’ensemble. Un documentaire d’une demi-heure (réservé aux anglophones !) accompagnant le groupe en studio et en tournée vient compléter la performance.

Ce DVD est incontestablement frustrant : assister en chair et en os à un concert d’Estradasphere doit assurément faire partie de ces moments musicaux que l’on n’oublie pas. Un DVD ne peut en aucun cas transmettre toute l’alchimie d’une telle expérience, mais Palace of Mirrors Live reste cependant un redoutable outil de promotion, qui donne envie de se précipiter sans réserve à la prochaine représentation !