Solstice - The Cropredy Set

Sorti le: 31/01/2008

Par Christophe Gigon

Label: F2 Music

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La discographie complète de Solstice vient d’être rééditée et augmentée pour le plus grand bonheur des inconditionnels de cette formation un peu perdue dans les brouillards de la campagne anglaise depuis quelques années. Pourtant, Solstice a émergé en même temps que Marillion, IQ, Pallas, Twelfth Night ou Pendragon, à l’orée des années quatre-vingt, même s’il ne joue pas une musique véritablement similaire à celle des groupes cités. En effet, Solstice ne pratique pas un rock néo-progressif typique. Même si les effets de chorus sur les guitares et certaines nappes de synthétiseur nous permettent de dater au mois près la musique de Solstice, celle-ci incorpore cependant beaucoup d’éléments folk et d’instruments traditionnels qui donnent un côté plus atemporel à cette synthèse sonore bien savoureuse. De plus, la formation est menée par une chanteuse, ce qui évite déjà des rapprochements trop aisés. C’est donc davantage à des groupes comme Fairport Convention, All about Eve, The Wishing Tree (formation menée par Steve Rothery, guitariste de Marillion) ou les nouveaux venus de The Reasoning que Solstice fera penser. L’auditeur curieux peut donc s’apprêter à entrer en terrain connu même si le côté folk traditionnel (qui peut devenir très vite répétitif) est agréablement balancé par le toucher proche de Steve Rothery du guitariste.

The Cropredy Set est un album classique de Solstice, paru dans les années quatre-vingt, qui se voit réédité aujourd’hui agrémenté d’un DVD live reprenant son intégralité lors d’un festival de folk organisé par Fairport Convention en 1998. C’est un disque très homogène et agréable comme un feu de cheminée en plein hiver. La voix de la chanteuse se marie admirablement bien avec la guitare toute en douceur de Andy Glass. Certes, l’ensemble ne fait montre d’aucune agressivité dans le propos, ce qui découragera la frange la plus metal du public potentiel. Les neuf titres qui composent l’album sont plutôt courts et assez pop dans leur structure même si les arrangements sont finement pensés. Jamais l’auditeur n’aura l’impression d’écouter une musique aseptisée comme on en entend que trop souvent sur les radios françaises. C’est véritablement vers des groupes comme Mostly Autumn (qui, au passage, ont dû écouter au moins autant Solstice que Pink Floyd !) que Solstice se dirige même si cette remarque est naturellement anachronique puisque la bande menée par Andy Glass existe depuis plus de vingt ans. De belles mélodies, divinement interprétées et des envolées de guitare que ne renierait pas qui vous savez.

Ce disque n’est donc qu’un parmi les quatre qui viennent d’être réédités. Si les trois autres sont du même tonneau, sûr que l’achat de la caisse complète apportera ivresse et gaieté au moins jusqu’à l’arrivée du printemps. Magnifiques graphismes de pochette également.