Baraka - VII

Sorti le: 07/12/2007

Par Jérémy Bernadou

Label: Musea

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Baraka est une formation japonaise relativement active dans les sphères progressives du soleil levant. Cette dernière mouture représente leur septième album en dix ans d’existence. Ajoutez une bonne dose de concerts à ce bilan déjà fourni, dont une prestation au festival ProgSud en 2006, qui leur aura permis de se faire un nom chez les passionnés présents.

La pochette pour le moins repoussante ne met pas l’auditeur dans les meilleures conditions, mais la musique en elle-même reste éloignée de l’amateurisme. Oeuvrant dans l’instrumental, Baraka réussit à faire la part entre relents hard rock et arpèges dépouillés, le tout dans un esprit très ancré dans les années soixante-dix. La tonalité générale se rapproche du travail de Rush… mais plus de trente ans après et le tout, sans réelle innovation à la clé. La formule du power-trio est ainsi appliquée, appuyant davantage les similitudes avec les légendaires canadiens.

Les compositions sont élaborées bien que dotées de structures assez linéaires et répétitives. L’exemple qui illustre parfaitement cette accumulation de sections sans réelle progression est le morceau-fleuve de vingt minutes, « Bharmad », qui perd de son efficacité du fait de sa durée bien trop importante. Cette tendance au bavardage est d’autant plus regrettable que la maîtrise instrumentale des musiciens est intéressante, notamment sur le plan mélodique. Les bons moments qui jalonnent l’album restent malheureusement trop isolés pour marquer l’auditeur. Ce constat reste frustrant car les bonnes idées sont là, et les musiciens ont visiblement la capacité d’explorer davantage leur univers.

Le titre « Stella Maris » qui adopte un côté bluesy, apparaît comme une note dépaysante. Toutefois le jeu du guitariste Issei Takami, par son manque de personnalité, se rapproche dangereusement de Joe Satriani. Il est difficile de trouver l’intérêt d’une telle démarche, toujours est-il que l’application et la passion des instrumentistes maintiennent un certain cap tout au long de l’album.

Avec cet album, Baraka continuera certainement d’étoffer son public par la diversité des climats proposés et au soin général apporté à leurs compositions. Cependant, les longueurs sont bien trop récurrentes pour que ce VII rivalise avec l’actualité musicale progressive riche en découvertes.