Opeth - The Roundhouse Tapes

Sorti le: 05/11/2007

Par Christophe Gigon

Label: Peaceville

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The Roundhouse Tapes est le premier enregistrement en public officiel du groupe à sortir en CD. Certes, l’amateur d’Opeth avait déjà eu quelque chose de consistant à se mettre sous la dent avec l’excellent DVD live Lamentations paru en 2003. The Roundhouse Tapes est un double album enregistré au Camden Roundhouse (d’où l’intitulé de l’album) à Londres il y a exactement une année. Ce double disque constitue donc une anthologie en public du groupe, synthèse d’une carrière et d’un bilan déjà forts de sept albums studio, un DVD de concert et de multiples participations dont les plus célèbres concernent Porcupine Tree.

La sélection de titres pioche de manière heureuse dans la carrière du groupe, offrant ainsi une chance à l’auditeur novice d’entrer dans le monde sombre mais luxuriant d’Opeth. Ainsi, les « deux faces » du groupe sont présentes : le côté metal extrême aux guitares appuyées et à la voix caverneuse à souhait côtoie la douceur cristalline des arrangements plus progressifs, voire même jazzy, où le chant tout en finesse de Mikael Akerfeldt fait merveille. En forçant un peu le trait, on pourrait dire que le voyage que nous propose Opeth évolue entre la violence brute de Napalm Death et la convivialité un peu « laid-back » d’un Knopfler (à cause du jeu magnifique de fluidité de Mikael en son clair) ou d’un Blackfield. Le meilleur des deux mondes en quelque sorte.

Tout ce qui fait l’originalité de la formation scandinave est donc présent dans ce témoignage de la tournée du dernier album en date, Ghost Reveries sorti en 2005. Le choix des titres retenus satisfera le connaisseur et ravira le curieux. Le son est impeccable et la qualité intrinsèque des morceaux se suffit à elle-même. Comment les moments de bravoure que sont les détonants « Blackwater Park » ou « Ghost of Perdition » pourraient-ils laisser le mélomane de marbre ? Cette puissance mêlée à cette finesse, marque de fabrique du groupe depuis Blackwater Park (2001), ne peut décemment pas laisser indifférent. Sachons gré à Opeth d’avoir inventé un nouveau style de fusion progressive mêlant adroitement les plans death metal aux ambiances « floydiennes » en diable. Le son est énorme, les musiciens sont au sommet de leur art, le choix des morceaux a été manifestement réfléchi avec la plus grande rigueur. Mieux qu’un vulgaire « Best of », une entrée magistrale dans le monde clair/obscur de ce Janus du metal.