Pendragon - Past and Presence

Sorti le: 12/06/2007

Par Christophe Gigon

Label: Metal Mind Productions

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Peu de temps après la sortie du DVD And Now Everybody To The Stage l’année passée, Pendragon remet le couvert avec ce témoignage en public du vingt-et-unième (sic) anniversaire de l’album culte The Jewel, sorti en 1985. Souvenez-vous, en 2005, la bande de Nick Barrett avait sorti une nouvelle version de l’album cité agrémentée d’une nouvelle pochette et d’un morceau qui était absent du pressage original : « Armaggedon ». L’année suivante, l’intégralité de ce joyau néo-progressif (ainsi que d’autres vieux titres principalement issus du mini LP Fly High Fall Far et de la compilation The Rest of Pendragon) fut interprétée à Katowice, en Pologne. Le lieu avait déjà été choisi en son temps pour le tournage du DVD de la tournée Believe cité en début d’article. Pendragon aime la Pologne et celle-ci le lui rend bien ! Il est vrai que l’endroit (un théâtre à l’italienne) est purement et simplement magique et sied évidemment bien mieux à Pendragon qu’un festival estival de plein air.

L’intérêt de cet enregistrement en public, outre l’aspect historique du projet, est rehaussé par la présence sur scène, à côté des membres actuels de Pendragon que sont Nick Barrett (chant et guitare), Clive Nolan (claviers), Peter Gee (guitare basse) et Joe Crabtree (batteur et excellent remplaçant de Fudge Smith), des anciens musiciens à l’origine des premières compositions du groupe. Ainsi, on retrouve non seulement les prestataires qui ont joué sur The Jewel (Nick Barrett, Nigel Harris, Peter Gee et Rik Carter) mais aussi des personnes qui étaient là lors de la formation du groupe à la fin des années soixante-dix et qui l’ont quittée avant même une quelconque renommée (Julian Baker et John Barnfield). Et tout ce beau monde joue de concert (c’est le cas de le dire) dans ce magnifique théâtre, le sourire aux lèvres et le public aux anges. Nulle querelle d’ego ici, ce ne sont que pochades et œillades amicales. Ce concert n’est en rien nostalgique et les musiciens sont à leur meilleur niveau. Nick Barrett est impressionnant de maîtrise et parvient à recréer tous les soli d’anthologie issus du joyau des eighties et adorés des fans. Contrairement à d’autres prestations commémoratives parfois maladroitement orchestrées et exécutées (Return to Childhood de Fish), The Jewel est non seulement parfaitement réinterprété mais également très clair dans son rendu d’ensemble. Ce concert ne ressemble en rien à une réunion d’anciens combattants essayant avec peine de recréer tant la musique en elle-même que la magie issue de celle-ci. Jamais la prestation n’est pataude ou gênante. Les musiciens sont alertes et leurs instruments aiguisés. Certes, celui qui trouve Pendragon mou et consensuel ne va pas crier au génie en visionnant Past and Presence.

En plus du concert, le DVD contient quelques pièces additionnelles de moindre importance : une entrevue de John Barnfield (premier claviériste de Pendragon) et de Nick Barrett qui apporte son lot d’informations intéressantes (où l’on apprend, entre autres, que monsieur Barrett est tombé éperdument amoureux d’un nouveau groupe de rock progressif polonais nommé Riverside et que ce qu’il écoute le plus en ce moment, c’est Pure Reason Revolution), un petit film amateur de piètre qualité tourné lors des répétitions, une prestation live dans un obscur club briton dans lequel Nigel Harris (batteur sur The Jewel) s’extrait à grand peine du public pour s’installer sur scène derrière les fûts. Inutile de mentionner le reste des prestations offertes en bonus qui restent, comme c’est malheureusement trop souvent le cas, parfaitement superfétatoires. Il n’en reste pas moins que la splendide prestation de Pendragon forme une condition autosuffisante pour se procurer ce DVD. Plus de trois heures de rêve en musique.