Pendragon - And Now Everybody To The Stage

Sorti le: 25/11/2006

Par Jérôme Walczak

Label: Metal Mind Productions

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Une renaissance, une joie, un bonheur. Point barre. Les anglais de Pendragon ont su se renouveler et sont revenus en très grande forme en 2005 en nous livrant l’OVNI Believe. En effet, quelques errements et redites avaient suivi le grandiose The Masquerade Overture : Out Of This World avait laissé un souvenir mitigé, car le filon de la grandiloquence, des envolées « nolanesques », des mélodies si attachantes s’était tout naturellement épuisé.

Believe aura été un album inattendu, tant dans le style, plus rocailleux, plus agressif, que dans la voix et les intonations de Nick Barett. La tournée fut impatiemment souhaitée, d’autant plus que les membres du groupe avaient eu à faire face à une sérieuse crise financière. La passion de l’art a eu raison de ces soucis devenus désormais quotidiens pour tout groupe de néo prog revendiquant ce style et souhaitant s’y épanouir.

Epanouissement, maturité, partage : voilà la triade magique qui résume admirablement l’atmosphère de la tournée Believe. Le nouveau batteur, Joe Crabtree s’est bien inséré dans l’ambiance générale, les duels à cent à l’heure avec Clive Nolan débordent de joie de vivre et de dynamisme. Nick Barett connaît son métier, connaît son public : il est chaleureux, souriant, émouvant et il chante bien. Là est l’essentiel.

Le DVD, And Now Everybody To The Stage, rend toutefois imparfaitement compte de la fusion entre Pendragon et son public. Ce qu’on retient en effet après avoir vu les quatre compères en concert, c’est la passion, la connivence avec les spectateurs. Le choix du lieu d’enregistrement ne trompe d’ailleurs pas : Katowice, Pologne, « la Jamaïque du prog », tant ce pays nous a livré d’excellents artistes : Collage, Quidam… Le public, qui devait certainement être aussi « chaud bouillant » qu’à Paris, aurait ainsi mérité davantage de prises de vue, et l’enregistrement aurait dû rendre compte de sa participation, de sa reprise des refrains. C’est peut-être le petit défaut de l’ensemble : des morceaux live mais sans de réelles inventions, parfois difficilement différenciables de la version studio.

Sinon, que dire ? Un groupe en forme olympique, qui a su choisir les titres les plus dynamiques de son répertoire (« No Place For The Innocent », une bombe, « The Last Waltz », magique et émouvant, « Master Of Illusion », fantastique, « Kowtow » flamboyant) sans pour autant oublier ses morceaux plus calmes (« The Black Knight », « Am I Really Losing You ? » et son final déchirant, « Guardian Of My Soul »). Arrivant à point nommé, ces derniers permettent de bonnes respirations.

Amateurs de planeries en tout genre, voyageurs de l’esprit, adorateurs du rêve musical, amoureux de la fantaisie, de la musique onirique, de la joie, de la magie : vous aimerez, simplement, sans vous empêtrer dans les querelles byzantines pour savoir si Pendragon ressemble à Yes, à Pink Floyd ou à on-ne-sait-quoi. L’émotion prime, c’est bon aussi parfois de frémir de joie en écoutant de la musique. Les magiciens du prog sont de retour, ne les lâchons plus, et remercions-les.