Steve Hackett - Live archive 05

Sorti le: 03/07/2006

Par Mathieu Carré

Label: Camino Records

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Inutile de présenter Steve Hackett, guitariste « historique » de Genesis, qui poursuit sa carrière solo depuis plus de trente ans maintenant, avec notamment l’incontournable Voyage of the Acolyte auquel succédera une production de quantité, à défaut d’être toujours de qualité. Depuis quelques années, Hackett retourne vers une musique plus intimiste, et fait valoir sa polyvalence comme ici sur ce double CD enregistré en public en 2005 ou se côtoient récital de guitare classique et trio intimiste où le sieur Hackett se retrouve accompagné par son frère John aux flûtes et Roger King aux claviers.

L’ambiance de ce concert est très bon enfant, applaudissement polis, rires discrets dans la salle. Pour un peu, on se croirait à l’audition de fin d’année de l’école de musique d’en face. Malheureusement la prestation donnée ce soir là n’arrive pas à dissiper totalement cette impression.

Sur le premier disque, Hackett se présente seul avec sa guitare classique et ses compositions face au public. Et rapidement un grand bond dans le passé, son « Andante » aurait pu être composé à la note près il y a 300 ans par Giulani ou Carulli. Les autres morceaux confirment le peu d’ambition novatrice de ce disque, les gentillettes musiques se succèdent sans réussir à franchement enthousiasmer l’auditeur. Plaisant mais pas bouleversant, loin de là. On remarquera l’emploi abondant du trémolo, toujours agréable à la guitare classique, comme sur la première plage « Japonica », qui est le morceau le plus abouti avec « Tribute to Andres Segovia », un peu brouillon mais efficace. Pour autant, ce récital ne peut soutenir la comparaison avec des enregistrements de guitaristes classiques tels Julian Bream ou John Williams (ou mieux encore les deux ensemble) qui ont dédié leur vie aux plus belles partitions et à la rigueur technique qui va de pair.

Sur le second CD, le frère et le copain viennent épauler Steve Hackett. Si cet apport enrichit les couleurs musicales de l’ensemble, les compositions restent dans un esprit trop bon enfant. Les nappes de claviers de King et le son velouté de la flûte donnent au trio ce cachet si indéfinissable des bandes originales des dessins animés de Walt Disney de notre enfance. Si on peut être déçu par le caractère un peu primesautier de l’ensemble, il convient néanmoins de reconnaître quelques moments plus qu’agréables: des belles reprises notamment de « Firth of Fifth » ou plus encore une « Gnossienne » de Satie qui vient conclure ce concert en rappel, une douce berceuse pleine de simplicité et de finesse joliment adaptée pour ce trio. Le public applaudit, il dormira bien ce soir.