James LaBrie - Elements of Persuation

Sorti le: 16/03/2005

Par Justin Poolers

Label: InsideOut Music

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James LaBrie, est-il besoin de le rappeler, est le chanteur de Dream Theater. Il offre pour la troisième fois un album sous son nom, entouré comme à son habitude de musiciens renommés, jugez plutôt : Matt Guillory (Dali’s Dilemma), Mike Mangini (Extreme, Annihilator), Bryan Beller (Steve Vai) et un jeune Italien nommé Marco Sfogli. Après le très bon Keep it to Yourself en 1999 et le moyen Mullmuzzler 2 deux ans plus tard, dans quelle direction va donc cet Elements of Persuasion ?

Soyons direct : ce disque s’adresse ouvertement aux fans du Dream Theater metallophone, tant les comparaisons potentielles se multiplient. En effet, après un Train of Thoughts controversé, voici ToT Part II façon James en solo, tout du moins sur plus de la moitié des titres. Les riffs gras et agressifs répondent présents, les sons de claviers technoïdes aussi et même les scratchs typés neo-metal se sont invités. Seuls les longs passages instrumentaux manquent à l’appel, normal : c’est un disque de chanteur !
Dès le premier titre « Crucify », on fait appel à nos souvenirs de thrasheur : après une intro très « Pull me Under », le disque continue sur un riff emprunté au « Battery » de Metallica. Cependant, le disque entier n’est pas une totale copie carbone. Si le gros metal domine largement, certains titres sortent de ce carcan étroit : le tubesque « Lost », le doux « Smashed » et le groovy « Slightly Out of Reach » amènent un peu d’oxygène à cette galette d’acier.
Pour le reste, vous aurez saisi qu’il faut aimer le heavy metal pour être séduit et encore, si l’originalité en vous préoccupe pas outre mesure. En écoutant Train of Thoughts, certains ont pu penser qu’aligner des riffs au kilomètre ne suffisait pas pour proposer une musique intéressante. James LaBrie ne doit pas être de cet avis, car il utilise ces mêmes recettes. Le plus souvent la voix se pose sans réelle mélodie entraînante sur des riffs efficaces mais communs. On est loin de la touche personnelle présente sur son premier album, et on sent que James n’a plus envie d’étonner personne.

Il serait cependant malhonnête de conclure sur une description aussi négative. En effet, nonobstant ce qui précède et si l’on fait abstraction de ses défauts, Elements of Persuation s’avère au fil des écoutes plutôt agréable. Un album très lourd donc, ayant abandonné toute velléité progressive, mais dont les morceaux bien construits et pêchus peuvent faire la joie du jeune metallivore. Les autres, passez votre chemin.