James LaBrie - Static Impulse

Sorti le: 17/09/2010

Par Dan Tordjman

Label: InsideOut Music

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Avec Elements of Persuasion (2005) James LaBrie avait surpris son petit monde en prenant un virage pour le moins radical, aux antipodes du metal progressif servi auparavant sur les deux précédents volets de son projet Mullmuzzler. Le chanteur de Dream Theater et son acolyte Matt Guillory (ex-Dali’s Dilemma) avaient alors pris leurs fans à contre-pied en essayant de les convaincre avec cette orientation aux forts relents de thrash et de neo metal affirmée. Une déviation artistique qui fit jaser et qui divisa ; ce qu’ils s’apprêtent à réitérer en publiant Static Impulse.

Le propos – à la fois étonnant et percutant par rapport à son aîné – s’avère moins souple et plus compact. C’est d’ailleurs en Suède qu’il faut aller piocher, notamment chez Dark Tranquillity et Soilwork (période Natural Born Chaos). L’influence de l’école de Göteborg est clairement perceptible dès les premières secondes de « One More Time », « Mislead » ou encore « Jekyll Or Hyde », une déferlante infernale de polyrythmies initiée par une guitare tranchante.

Difficile de savoir où précisément donner de la tête, où même la secouer, vu les incessants changements de rythme. James LaBrie respire et se permet des libertés que ne lui permettent pas ses camarades de Dream Theater, avec lesquels sa marge de manœuvre sur les lignes de chant est pour le moins réduite. Attention, il n’est toutefois pas question de révolution, mais bien de variété pour un registre moins haut perché et plus agressif.

Le chanteur s’est une nouvelle fois entouré de fines lames avec Ray Riendeau (bassiste chez Halford), Matt Guillory (claviers et chœurs), l’Italien Marco Sfogli (guitare, déjà présent sur Elements of Persuasion) et le Suédois Peter Wildoer (batteur de Darkane). Sans dénigrer les autres acolytes, ce dernier est à mettre à l’honneur. On connaissait l’excellent batteur, on découvre désormais le hurleur, le musicien s’étant occupé des growls de circonstances.

D’une couleur globale bourrée de testostérone, agrémenté toutefois de quelques accalmies à l’image de « Euphoric » et « Coming Home », Static Impulse donne un sacré coup de pied dans la fourmilière (en plein chaos actuellement) de la nébuleuse Dream Theater, stimule l’esprit, et présente un James LaBrie confiant et surprenant. Pendant que son groupe se prend une sacrée saucée, muni de son parapluie, le Canadien avance, à sa manière.