Twelfth Night - Collector's Item

Sorti le: 08/03/2005

Par Jean-Philippe Haas

Label: Cyclops Records

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Le label anglais Cyclops s’emploie depuis quelques années à réhabiliter avec passion l’oeuvre méconnue de Twelfth Night en agrémentant ces rééditions d’inédits ou de bonus pour le plus grand plaisir des afficionados du groupe. Après Live And Let Live en 1996, la compilation Collector’s Item, sortie à l’origine en 1991, revoit elle aussi le jour.

La musique de Twelfth Night reste atypique par rapport à celle de ses congénères de la résurgence progressive des années quatre-vingt. Cette compilation balaie de façon assez large la courte carrière du groupe anglais, qu’il s’agisse de sa facette complexe, tantôt néo-progressive tantôt sombre et crimsonienne ou celle, plus « commerciale », à la limite parfois de la new-wave. Si l’album Live And Let Live donnait toute la mesure du talent de Twelfth Night en concert, cet « objet de collection » vaut lui aussi son pesant d’or. C’est la période « chantée » de sa carrière qui est mise à l’honneur ici, avec les classiques « We Are Sane », « Take A Look », « Love Song », « The Ceiling Speaks ». Mais on y trouve aussi des inédits et autres « faces B » de qualité dont « The Collector », morceau de choix enregistré spécialement pour l’occasion. Il justifie à lui seul l’achat de ce disque pour plusieurs raisons : d’une part, cette pièce monumentale de dix-neuf minutes, flirtant aussi bien avec le Genesis des années soixante-dix qu’avec le néo-progressif de rigueur à l’époque, a souvent été interprétée en public sans jamais être enregistrée. D’autre part, elle marque le retour au chant du charismatique Geoff Mann.

L’album contient aussi d’autres raretés de qualité : une « Love Song » réenregistrée, une version studio de « The Ceiling Speaks », mais aussi « Last Song », tirée du non-encore-réédité XII (merci Virgin) et quelques autres. Hormis le très néo-progressif « Take A Look », la période Andy Sears fait – presque – pâle figure face à l’apport considérable de Geoff Mann. Quant à la qualité de la production, elle dépend des albums dont sont tirés les titres et varie donc entre « moyenne » pour l’époque Fact And Fiction et « très bonne » pour l’époque XII.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore cet ovni du rock progressif des années quatre-vingt, Collector’s Item constitue la meilleure façon de découvrir un groupe hors norme. Pour les familiers de Twelfth Night, il contient suffisamment de raretés pour qu’il faille sans délai se jeter dessus !