Alarum - Eventuality

Sorti le: 14/12/2004

Par Julien Negro

Label: Willowtip Records

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C’est du fin fond de l’Australie, pays des aborigènes et des koalas, que vient le groupe Alarum. Ce nom ne vous dit certainement rien, et c’est fort dommage car ce quartette chevelu propose une musique hors du commun qui devrait plaire aux fans de Cynic et Atheist. La formation n’en est cependant pas à son premier essai : un album, Fluid Motion, est déjà sorti en 1999, suivi d’une démo il y a deux ans. Tous les titres de celle-ci ont d’ailleurs été réenregistrés pour l’occasion, l’ensemble de l’album bénéficiant d’une production adéquate, propre et dynamique, peut-être un peu trop prolixe dans les graves.

Cynic et Atheist donc… Et il est vrai que la musique d’Alarum s’en rapproche fortement – le bassiste du groupe est d’ailleurs connu des initiés comme le responsable des tablatures basses sur le site de Cynic.
Au menu : mesures asymétriques, soli vitaminés, rythmiques musclées et alternance de voix claire et caverneuse. Le groupe a cependant préféré laisser de côté les vocalises éthérées qu’utilisait Cynic sur son unique album et qui caractérisaient les précédentes réalisations d’Alarum. Les fans auraient sûrement apprécié, mais la musique en ressort bien plus mature et personnelle.
Eventuality fera aussi penser à Atheist avec ses différents interludes à la guitare qui rappellent fortement l’album Elements, construit sur ce même principe. Et à propos de réminiscence, avis aux fans de Rush : le très court “Cygnus X-1” n’est pas une reprise du trio canadien !

Mais où est donc l’originalité dans tout cela ? Les trois groupes, Alarum, Cynic et Atheist ont certes de nombreuses similitudes, mais il est vrai que peu de formations s’aventurent dans ce style jazz/metal si particulier. Et Alarum remplit parfaitement sa mission en proposant des titres époustouflants de technique et de cohésion, même si ils n’atteignent pas complètement les prouesses de leurs aînés : “Receiver”, “Inertial grind”, “Woven imbalance”, “Reconditioned”… Autant de réussites qui reprennent les standards établis par les pères du death/jazz technique en y apportant une touche plus moderne propre à Alarum, presque zappaïenne.

Si Eventuality est relativement difficile à se procurer, son écoute vaut bien l’attente. Certes, la voix pourra en rebuter certains et ce, mêmes parmi les amateurs de voix criardes et gutturales, et les similitudes avec les deux fameux groupes de death/jazz déjà cités sont flagrantes, mais quel bonheur de se replonger dans ce style malheureusement peu exercé de jours : Cynic est mort, vive Alarum !