Madelgaire - Goes to the Collégiale

Sorti le: 30/07/2004

Par Julien Van Espen

Label: Autoproduction

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Fondé en 2000, ce groupe belge propose un rock progressif et symphonique en grande partie instrumental. Les seules portions chantées sont prises en charge par Pascal Rocteur, le batteur de la formation qui compte également un violoniste. Goes to the Collegiale, première démo autoproduite et sortie en 2002 présente le groupe d’une fort belle façon, en attendant un album sur lequel le chant en français devrait faire son apparition.

Tirant son nom d’un personnage historique belge, ce groupe apporte une fraîcheur bienvenue dans le monde du progressif. Désirant au départ simplement faire de la musique « sans étiquette », Madelgaire évolue dans un registre proche des groupes phares des années soixante-dix, à savoir Genesis, King Crimson et ELP. Ces influences ont été bien digérées et mêlées à d’autres éléments, qu’ils soient jazz (« Gimme a Light ») ou tirés de la musique folklorique médiévale (« Mad-el-Gehr », basée sur un air traditionnel). L’inspiration est omniprésente et les nombreuses mélodies sortent de l’ordinaire et du prévisible. La présence de Dominique Losignol au violon accentue encore celles-ci et confère résolument une touche originale au groupe.
Ici, instrumental n’est aucunement synonyme de démonstration, précisons-le, et les interventions des divers musiciens veillent seulement à servir les compositions parfois assez longues (cf. les onze minutes de « Gimme a Light ») mais toujours construites de façon à maintenir la curiosité et l’intérêt de l’auditeur. Nouveauté et inventivité sont donc au rendez-vous, ainsi que des ambiances et des rythmes nombreux et variés. « Gimme a light », aux paroles humoristiques est le seul titre chanté du disque. La voix de Pascal Rocteur irritera sans doute certains par son timbre aigu et légèrement criard. Les autres penseront à un mélange de Yes et de Supertramp et ne s’en formaliseront pas.
Les musiciens possèdent un très bon niveau et, sans en faire étalage, arrivent à insuffler aux titres leur propre son et une vraie personnalité. C’est sans doute ce qui fait l’originalité de ce groupe, progressif et instrumental certes, mais également tout à fait accessible. Les guitares sont floydiennes à souhait, la section rythmique particulièrement en place et les claviers occupent une place prépondérante. Grandiloquents, mélodramatiques et variés, ils constituent le squelette de chaque composition.

Madelgaire sort des sentiers battus et c’est en cela qu’il mérite le détour. Il y a fort à parier que le chant en français ajoutera encore un peu plus à la personnalité déjà fort marquée de la formation, qui gagnera sans doute à investir dans une production plus imposante pour ce qui sera bientôt son premier album.