Magellan - Impossible Figures

Sorti le: 24/10/2003

Par Pierre Graffin

Label: InsideOut Music

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Magellan fait partie des pionniers américains du mouvement néo progressif, et si Trent Gardner, voix et clavier du groupe, a décidé de reprendre le nom du célèbre explorateur portugais, c’est pour l’esprit d’aventure qu’il symbolise. Après avoir sorti plusieurs albums chez Magna Carta, Impossible Figures est le premier disque du groupe sur le label Inside Out.

Dès la première écoute, on constate que les prises de risques chères à l’explorateur sont ici anecdotiques, voire inexistantes d’un point de vue purement créatif. Certes, la maîtrise technique et instrumentale est indéniable et parfois même impressionnante (« Bach 16 » ou les arpèges de « Confessor’s Overture ») mais l’ensemble ressemble à beaucoup trop de choses pour susciter vraiment un intérêt autre que de la simple curiosité.
Les influences sont ostentatoires et se révèlent dès la première écoute : Kansas sur « Late For Church », Jethro Tull sur « Hymn For A Heathen » ou encore Emerson, Lake & Palmer sur « Counterpoints ». Certes, Magellan eut dans le passé des collaborations prestigieuses avec Ian Anderson entre autres, qui auraient pu cautionner des ressemblances, mais ce n’est plus le cas sur cet album où les rares tentatives de sortir des sentiers battus se soldent par des compositions déséquilibrées, anachroniques, voire malhabiles, comme l’ethnique « A World Groove » ou le faux heavy « Feel The Cross ».

On peut néanmoins mettre au crédit des Américains qu’ils ne versent jamais dans le facile ni le pompier, ce qui est hélas encore trop souvent l’apanage de ce style de musique. De plus, il y a fort à parier que les amateurs de jeu technique à la Dream Theater époque Awake trouvent leur compte avec cet album encore une fois irréprochable sur ce plan et à la production impeccable. Les autres jugeront l’ensemble trop démonstratif, peut-être même plutôt vain ?