Magellan - Symphony for a Misanthrope

Sorti le: 12/04/2005

Par Aleksandr Lézy

Label: InsideOut Music

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Magellan fait partie des groupes qui ont en quelque sorte lancé la vague « metal prog ». Hour of Restauration, leur premier album, original et réellement novateur, est tout de même sorti en 1991 ! Depuis, le groupe a poursuivi sa route en publiant quelques disques malgré de nombreuses difficultés, avec sa maison de disques Magna Carta notamment. Aujourd’hui signé chez Inside Out, une écurie gagnante, Magellan sort son sixième album en quatorze ans de carrière, Symphony for a Misanthrope.

Avec une attente aussi longue entre deux sorties, on peut généralement envisager le meilleur quant à la qualité du disque à venir. Symphony for a Misanthrope a nécessité deux ans : qu’en est-il réellement ? L’avis que l’on peut s’en faire reste mitigé. Les frères Gardner ont toujours su manier leur barque grâce à de savants mélanges de leurs influences telles que Jethro Tull et Yes par exemple. Ils se sont ainsi forgés un son propre et unique, très reconnaissable dans le milieu du metal progressif : les fameux synthés planants, les boites à rythmes à gogo et la voix de Trent, bien sûr : claire et chaude même dans les aigus.

Ces élèments primordiaux de la musique de Magellan, et d’autres aussi, rendent le résultat assurément plaisant : ce groove permanent qui fait inévitablement bouger la tête, ces mélodies efficaces, belles et travaillées et ces longs morceaux… qui en revanche ne regorgent plus autant qu’auparavant de constructions alembiquées et de richesses instrumentales ! Un morceau comme Cranium Reef Suite n’en finit plus et n’apporte pas grand chose durant dix huit minutes tandis qu’un Why Water Weeds ? – neuf minutes – repose sur des fondations plus solides et des idées concrètes et originales. En clair : adieu les longueurs. Enfin, notons les apparitions anecdotiques de Robert Berry et Steve Walsh.

La production n’a jamais, en revanche, été le fort du groupe, qui enregistre avec les moyens du bord. Elle reste cependant acceptable et offre un rendu assez propre de chaque instrument, même s’il aurait été souhaitable que les synthés soient légèrement moins en avant car leur utilisation est permanente.

Si ces remarques peuvent paraître subjectives et un peu mettre le groupe à mal, c’est qu’il est difficile d’oublier des albums comme Impending Ascension en 1993 et Test of Wills en 1997, deux disques qui marquaient à chaque fois un tournant passionnant dans l’évolution du metal progressif. Magellan finit par devenir commun dans Magellan, finalement… Il n’en demeure pas moins que Symphony for a Misanthrope dont le titre suffit à en résumer le concept, est un bon album du genre car les marques de fabrique du groupe constituent encore de solides fondations.