The Tangent - The Music that Died Alone

Sorti le: 19/09/2003

Par Djul

Label: InsideOut Music

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Après Transatlantic, après O.S.I., voici un nouveau « all-stars band » ! Prenez trois-cinquièmes de Flower Kings (Stolt, Csorsz et Reingold), ajoutez un plein paquet de Parallel or 90 Degrees (Andy Tillison, initiateur du projet, Sam Baine et leur ancien compère Guy Manning) –NdRC: Parallel, 90 Degres, Tangent. Clin d’oeil des Flower Kings of Geometry – , ajoutez un ingrédient magique (David Jackson, « Monsieur Sax » chez Van Der Graaf Generator) et vous obtenez The Tangent !

Mais, comme on le sait, cette mode des projets ne donne pas forcément que du bon à l’arrivée, et il tardait de vérifier ce que The Tangent, dont le but avoué est l’ hommage au progressif des seventies tout en laissant la porte ouverte à d’autres tendances (surtout jazz) et d’autres sonorités (plus modernes), avait dans le ventre.

Si l’un des objectifs n’est pas atteint (la modernité), le reste laisse pantois, surtout après plusieurs écoutes, pour dépasser le choc du premier contact : le disque sonne tellement « vielle école » qu’on a du mal à se concentrer sur les compositions elles-mêmes. Pourtant, on est frappé par la vitesse avec laquelle se mémorise chaque titre, grâce à des mélodies recherchées et une fluidité sans faille. Le tout renvoie à des références pointues : « In Darkest Dream » ainsi que « The Music That Died Alone » rappellent Van Der Graaf Generator en moins torturées, influence pourtant peu présente dans le progressif moderne. Cela n’a cependant rien d’étonnant : PO90D et Manning ont réalisé un album de reprise de VDGG et Hammill il y a quelques années, et, surtout, le sax criard de Jackson nous montre à quel point il apportait sa singularité au Generateur. « The Canterburry Sequence » est un triptyque hommage à Caravan sur lequel Manning nous sort un accent anglais de bon aloi, et où le jazz rock s’allie au progressif sur un break instrumental de folie. Seul « Up-hill From Here”, sorte de mélange entre rock américain, progressif actuel et Pink Floyd, manque de cohérence et fait d’avantage penser à un petit délire, malgré un final pied au plancher splendide.

La musique de The Tangeant est donc pleine de relief, louvoyant entre passages atmosphériques au piano et Flower Kings surexcité, références variées et clins d’œil (Manning empruntant à Hammill, Stolt sortant des solos à la Holdsworth, et Reingold jouant au bassiste jazz…). Seule ombre au tableau : tout cela sonne daté et manque parfois de second degré (les paroles de « The Music That Died Alone » font penser à « We Are The World » version « le progressif ne mourra pas » !), ce qui empêche d’attribuer une note encore élevée.