JPL - Sapiens chapitre 1/3 - Exordium

Sorti le: 20/03/2020

Par Jean-Philippe Haas

Label: Quadrifonic

Site: https://jplouveton.bandcamp.com

Suite à la mise en pause (qui commence à durer !) de Némo en 2015, Jean-Pierre Louveton a poursuivi seul sa route, défendant avec quelques autres (Lazuli, Ange…) le rock progressif francophone. Auteur d’une belle tripotée d’albums solo depuis le début des années deux mille, le guitariste ponot se lance en 2019 dans un ambitieux triptyque intitulé Sapiens où il met en musique et en voix (avec l’aide de ses ex compères Jean-Baptiste Itier et Guillaume Fontaine) tout le bien qu’il pense de l’engeance humaine, de sa pénible ascension jusqu’à son arrogante heure de gloire. Exordium, comme son nom l’indique, inaugure ce projet qui trouve son aboutissement en mars 2022.

Divisé en trois segments, telles des étapes dans l’histoire de l’humanité, l’album s’ouvre sur le riff massif de « Mastodontes », accompagné d’arrangements orchestraux qui seront présents tout au long du disque. « Homo Sapiens », choisi pour son accessibilité en tant que premier extrait diffusé avant la sortie officielle, offre des belles parties changeantes et mélodiques, chantées ou instrumentales.

Exordium déroule tous les aspects d’un rock prog moderne version énervée, avec comme il se doit de petits motifs qui se répètent à intervalles réguliers, des solos de guitare bien sentis et toujours admirablement maîtrisés, de courts passages franchement nerveux (qui évoquent, mais sans excès, un certain groupe américain à qui la paternité du prog’ metal est souvent attribuée), des claviers efficaces et jamais kitsch qui savent rester à leur place, et même quelques chœurs adroitement placés. Pour conclure en beauté, « Alpha Centauri » lâche la bride aux musiciens et se permet même une incursion dans le jazz avant un final majestueux.

Il n’y a rien en trop sur les trois quarts d’heure de ce premier volet à l’atmosphère plutôt douce-amère, pas de rallonges inutiles ni de futiles démonstrations de force. On retiendra aussi la grande qualité des parties instrumentales qui ont chacune leur accroche mélodique. Décollage réussi !