The Neal Morse Band - The Great Adventure

Sorti le: 24/04/2019

Par Julien Giet

Label: Radiant Records

Site: www.nealmorse.com/

« Let the great adventure now begins » : ainsi se terminait The Similitude of a Dream , précédent double album estampillé « Neal Morse » accompagné désormais d’un groupe avec lequel il partage la paternité des compositions. Fort d’une inspiration qui semble inépuisable, le groupe a donc naturellement décidé de faire suite à un album double par … un album double. Pari risqué après un Similitude de haute volée. Que vaut donc la suite des aventures du Pèlerin inspirées par le livre de John Bunyan ?

Amateurs d’auto-références, nous ne nous attarderons pas ici sur les échos décelés entre les deux albums. Ils sont explicitement liés et partagent astucieusement quelques thèmes et paroles. Lors de l’élaboration de The Great Adventure, Mike Portnoy a situé musicalement cet album entre Sola scriptura (Neal Morse 2007) et The Whirlwind (Transatlantic 2010). On retrouve effectivement l’atmosphère quelque peu sombre du premier ainsi que des réminiscences de structure du second. Ce qu’il convient de remarquer à propos de ce The Great Adventure est l’ouverture de l’exercice de la composition et de l’interprétation. Nous sommes là en présence de trois chanteurs pouvant devenir à tout moment la voix principale du groupe ; les cartes sont redistribuées, laissant donc la part belle à Bill Hubauer et à Eric Gilette (Gilette qui nous gratifie d’un «  A Love that Never Dies  » poignant en fin d’album). Au niveau des compositions, les portes sont totalement ouvertes. On pourra par exemple noter la curieuse « Dark Melody » qui fait facilement penser au Dream Theater du début des années 2000, pourtant composée par Bill Hubauer. On notera aussi la chanson titre « The Great Adventure  » qui emprunte à « Roundabout » de Yes de manière presque ostentatoire sur son refrain.

Il est d’usage de dire que Neal Morse possède les défauts de ses qualités ; des recettes acquises et maîtrisées qui le caractérisent dont il ne souhaite pas dévier. Pourtant, s’il y a bien un album pour lequel ce reproche n’est pas valable, c’est bien celui-ci. La musique de Neal Morse n’a jamais été aussi riche et colorée sans pour autant perdre en cohérence. L’apport de son groupe en terme de composition et d’interprétation donne une nouvel élan à un artiste à qui l’inspiration n’a pourtant jamais fait défaut si bien qu’il se pourrait qu’il ait, avec l’aide de ses acolytes, sorti là l’un de ses meilleurs albums.