Lonely Robot - The Big Dream

Sorti le: 25/04/2017

Par Florent Canepa

Label: InsideOut Music

Site: https://www.facebook.com/LonelyRobotband

Retour du robot solitaire, deux petites années seulement après Please come home, excellente première livraison de John Mitchell, proto-Peter Gabriel progressiste. Epaulé une fois de plus par le batteur Craig Blundell, compagnon de route du musicien anglais au sein de Frost* et le décidément stakhanoviste Nick Beggs, The Big Dream s’adresse aux aficionados de rock lyrique et stellaire pas si éloigné au final du groupe de Jem Godfrey sus-cité, en plus assis et moins sautillant.

Le premier essai avait donné naissance à quelques perles power-pop mémorables dans les constructions vocales et ambiances musicales. On reste un peu plus sur notre faim ici. Même si la production et la facture de l’ensemble sont tout à fait appréciables, on flaire un contour un peu plus routinier. Quelques scansions semblent revisiter intelligemment le classic-rock de monstres sacrés (puis désacralisés) comme Saga, Arena ou Asia (« Sigma »). Les effluves passéistes construisent une nostalgie ponctuée de soli lukatheriens. Il manque cependant un souffle épique qui aurait porté l’ensemble dans une autre dimension. On se prend à craindre le syndrome Blackfield, dont on goûte les arômes sur les ballades (légèrement soporifique) « In Floral Green » et (plus inspirante) « Hello World Goodbye ».

Difficile de critiquer complètement ce qui s’avère être une œuvre qui tient debout et cajolera les sens des amoureux du genre (« Symbolic »). Les auditeurs plus exigeants seront un peu plus circonspects quant aux déjà-vus voire stéréotypes qui se posent sagement sur certains morceaux : synthétiseurs astraux servant de centrifugation sonore, voix parlées cameo, petites notes de piano bouclées précédant des soli sympas mais conservateurs, riffs heavy rock en montée-descente… Le morceau-titre copie le sombre générique du Dune de David Lynch puis s’embourbe dans son propos instrumental. Il se dégage un aspect mécanique là où l’on aurait souhaité un flux plus organique. Il y a également moins d’invités et même quasi pas. Dommage finalement car on sait les circuits imprimés de ce robot prometteurs et ses intentions pures.