Lonely Robot - Please Come Home

Sorti le: 25/03/2015

Par Florent Canepa

Label: InsideOut Music

Site: https://www.facebook.com/johnchristianmitchell

Lonely Robot serait-il l’adaptation musicale de Wall-E dans l’univers progressif ? Pas tout à fait, même si les premières notes très cinématographiques de « Airlock » pourraient laisser penser que nous avons ici affaire à une œuvre visuelle interstellaire. Lonely Robot est en revanche bien le travail d’un homme seul, John Mitchell, qui a participé aux excitantes sorties de It Bites, Arena ou encore le très inspiré Frost* aux cotés de Jem Godfrey. Avec un pedigree pareil, on est plutôt euphorique à l’idée de recroiser le chemin de l’artiste. Et cette fois, même s’il se cache encore derrière le nom d’un projet et s’accompagne de quelques invités (trouverez-vous Steve Hogarth ?), il est bien cosmonaute en chef.

Embarquons donc dans un voyage qui part du principe que nos ancêtres (les grands architectes !) étaient extra-terrestres, offrant ainsi en toile de fond une réflexion philosophique originale sur l’Humanité. De sa voix légèrement rocailleuse et fondamentalement mélodique, comme le Peter Gabriel d’un nouvel âge, John Mitchell propose une suite de titres héroïques et poétiques en forme de métal progressif doux où le côté très FM et flatteur s’immisce à chaque recoin (« The boy in the radio », taillé pour la radio justement) sans jamais non plus provoquer de haut-le-cœur. La limite est atteinte avec la ballade « Why do we stay ? », en duo avec Heather Findlay (ex-Mostly Autumn) qui mériterait une place dans une comédie musicale sirupeuse. Mais c’est bien là le seul écart.

D’une manière générale, Il faut remercier le talent d’écriture du compositeur qui sauve le projet de tout excès. Car même si l’album est bel et bien un effort solo, il n’en emprunte pas moins aux groupes sus-cités la plupart des accents mélodiques. Et bien entendu aussi un jeu de guitare onctueux invitant à la rêverie, en particulier sur le morceau titre un peu plus long (avec Jem Godfrey aux claviers) ou lorsqu’il suit trait pour trait la mélodie vocale (« A godless sea »). Les rythmiques sont également très appréciables surtout lorsqu’elles deviennent plus acérées comme sur le progressif et réussi « Are we copies ? ». On ne peut qu’aimer ce petit voyage dans les étoiles et lorsque l’on atterrit à nouveau sur terre, on lui dit plutôt Let’s go back que Please come home.