Nova Collective - The Further Side

Sorti le: 23/03/2017

Par CHFAB

Label: Metal Blade

Site: https://www.facebook.com/novacollectivefusion/

Nova Collective, c’est la rencontre, en 2014, entre Dan Briggs, bassiste de Between The Buried And Me, et Richard Henshall, guitariste émérite de Haken. Autant dire que le niveau technique s’annonce des plus élevés, vu le passif des deux groupes précités. La formation est complétée par Matt Lynch (Cynic, entre autre) à la batterie et Pete Jones, ex-Haken. On pouvait évidemment s’attendre ici à du metal pétaradant et démonstratif, mais c’est vers le jazz fusion que ce premier disque nous mène, pour le bonheur d’un plus large auditoire que prévu, et pour ce qui s’avère une vraie réussite.

The Further Side fait preuve d’une ambition tout à fait réjouissante, plaçant très haut le curseur de la vélocité, autant du point de vue de l’interprétation (ce qui n’est pas étonnant) que des compositions. De la première plage jusqu’à la dernière, on découvrira force rebondissements et cassures, exploitant toutes les facettes du jazz rock, avec ses accords et rythmiques complexes, du metal et sa puissance de feu, de la world et du progressif symphonique avec claviers planants et mélodiques.

La section rythmique est éblouissante, comme prévu, présentant une batterie aux signatures complexes et compulsives, secondée par une basse ultra solide et expressive. On pourra cependant reconnaître au batteur un certain manque de subtilité, jeu metal oblige, celui-ci s’adressant davantage aux amateurs de jazz. Mais les amateurs de Mike Portnoy, Marco Minneman ou Gavin Harrison en seront surexcités. La guitare (huit cordes!), quant à elle, est partout, et les claviers n’ont rien à envier non plus à leurs coéquipiers, mettant l’accent sur les grandes sonorités analogiques de l’âge d’or ; Fender Rhodes, Hammond, mais aussi piano, à l’instar de leurs aînés si prestigieux…

On aurait aussi pu s’attendre à un étalage de technique frisant la mégalomanie, comme c’est souvent le cas dans le metal aussi bien que dans la fusion, deux genres peu chiches en improvisations bavardes, et dont l’agrément ne semble s’adresser qu’aux musiciens. Qu’on se rassure, sur les six pièces de ce disque, les mélodies, transitions et thèmes sont très écrits, et pris en charge de façon souvent collective, un deuxième très bon point. La mise en son, enfin, a été assurée par l’ingénieur des Flower Kings et Transatlantic, histoire d’enfoncer le clou de la satisfaction.

Pour conclure, là où le défilé tapageur et prétentieux poursuit souvent son étalage metal au sein de notre progressif actuel, ou démontre a contrario une certaine indigence néo progressive, de jeux comme d’imagination, on saute au plafond en cette occasion, constatant qu’il existe encore des musiciens ayant une véritable ambition d’écriture, avant tout. Alors, longue vie à Nova Collective, et au jazz rock du vingt-et-unième siècle !