Renaissance - Illusion

Sorti le: 02/02/2011

Par Jean-Philippe Haas

Label: Esoteric Recordings

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En 1971, après un seul album éponyme au demeurant fort réussi, Renaissance n’est plus que l’ombre de lui-même. Départs et arrivées se succèdent au sein du groupe, et fatigués par les contraintes des tournées, Keith Relf et Jim McCarty ne restent que pour composer et produire. Assemblage hétéroclite et beaucoup moins ambitieux de titres écrits par différents musiciens, anciens et nouveaux membres, ce second album fait pâle figure en regard de la décennie qui s’annonce.

Les références classiques se font discrètes au profit d’une approche plus directe, orientée davantage vers la folk. Naïfs, peu originaux, « Love Goes On » et « Love Is All » ne satisferont guère que les amateurs de chansonnettes romantiques, tandis que « Mr. Pine », malgré ses sept minutes, n’est qu’un collage de diverses séquences, enregistré par une formation intérimaire.

Enfin, si « Golden Thread » et « Face of Yesterday » séduisent par leurs mélodies et leur chant mélancoliques, seul « Past Orbits of Dust » rappelle vaguement les velléités progressives qui furent celles des Britanniques sur leur premier album. Les bonus « Prayer For the Light et « Walking Away », écrits pour un film intitulé Schizom, ne changent quant à eux guère la donne.

Cette Illusion bien nommée ne fait ainsi que refléter la désunion qui règne en cette période de transition. Le disque ne sortira d’ailleurs qu’en Allemagne dans un premier temps, et il faudra attendre quelques années de plus pour qu’il soit enfin disponible au Royaume-Uni. Le départ de Keith Relf, puis les arrivées de Betty Thatcher comme parolière, de Michael Dunford comme compositeur, et surtout de la chanteuse Annie Haslam, marqueront le véritable décollage du groupe.

En 1976, Keith Relf décide de réunir la formation originelle sous le nom d’Illusion. « All The Fallen Angels » (dont la démo est incluse sur cette réédition) sera hélas son dernier enregistrement. Il décède peu de temps après, électrocuté par sa propre guitare, pendant que le nouveau Renaissance, peu à peu, gravit les marches du succès…